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Une affection pouvant atteindre les chevaux travaillant intensément est la maladie naviculaire (ou syndrome podo-trochléaire), qui affecte l'appareil podo-trochléaire formé par l'os sésamoïde distal, la bourse podo-trochléaire et le tendon fléchisseur profond du doigt. La conformation du cheval et sa spécialité sportive peuvent également contribuer aux troubles mais il existe de fortes indications de ce qu'une mauvaise ferrure prédispose les chevaux à cette maladie. Les chevaux participant à des activités éprouvantes et violentes comme les courses, le jumping, le polo ou le travail du bétail subissent des chocs considérables au niveau de leurs pieds, il est donc indispensable que ceux-ci soient équilibrés et correctement ferrés.
Anatomie de l'appareil podo-trochléaire
L'os sésamoïde distal (naviculaire) est en forme de navette interposée entre la 3e phalange et le tendon fléchisseur profond du doigt. Celui-ci passe derrière l'os naviculaire pour aller se fixer sur l'arrière de la 3e phalange. Entre l'os naviculaire et le tendon se trouve une bourse synoviale qui offre une surface de glissement au tendon. La face inférieure (de flexion) de l'os naviculaire est également lisse et contribue à cet effet de glissement et sa face supérieure (articulation) augmente la surface de l'articulation interphalangienne distale.
Cette augmentation réduit le choc qu'elle subit lorsque le membre frappe le sol. Le dessus de la 3e phalange est soutenu par des ligaments le fixant aux angles de l'os naviculaire. Avec le tendon fléchisseur profond, ces ligaments contribuent à fixer l'os naviculaire à l'intérieur du pied.
Les inflammations affectant l'appareil naviculaire incluant l'os, la bourse et les ligaments lèsent la surface du tendon fléchisseur en contact avec la bourse naviculaire. La maladie naviculaire résulte d'une augmentation de la pression du tendon sur l'os ou d'une distension locale de celui-ci. Les fibres du tendon peuvent se rompre ou s'étirer. Le tendon devenu irrégulier use la face inférieure de l'os naviculaire ce qui compromet un glissement doux du tendon et provoque une douleur et une boiterie.
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Symptômes de la maladie naviculaire
La maladie naviculaire est fréquente chez les pur-sang, les trotteurs, les Quater Horses et autres chevaux de sang mais aucune race n'est épargnée. Elle n'est pas héréditaire, mais certaines conformations, (qui, elle, est héréditaire) y prédisposent. Les chevaux à épaule verticale, droit jointés et à petits pieds y sont prédisposés. Ceux à pieds plats et à talons bas également.
La maladie se manifeste généralement entre 4 et 9 ans mais elle peut se voir aussi chez les chevaux de tous âges. Elle atteint le plus souvent les deux antérieurs mais un membre peut être plus douloureux que l'autre. La boiterie peut être intermittente et affecter chaque pied à des moments différents. Elle évolue lentement, le travail intense l'aggrave et le repos atténue les symptômes.
Le cheval affecté peut "pointer" : porter le membre atteint en avant, les talons légèrement soulevés du sol.
Il peut charger alternativement chacun de ses antérieurs douloureux.
La boiterie s'accentue sur sol dur et en montée et s'atténue sur sol plat et souple.
Allures dans la maladie naviculaire
Dans la maladie naviculaire, les chevaux ont des allures typiquement courtes et étriquées destinées à réduire les chocs sur les talons douloureux. Ils trébuchent fréquemment et certains cherchent à prendre appui d'abord par la pince au lieu de la faire normalement par les talons. Ces sujets sont exposés à des contusions graves.
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Cheval qui "pointe" ou
qui "montre le chemin de Saint-Jacques" |
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Modifications du pied
Avec l'évolution de la maladie, un des pieds antérieurs, ou les deux, peut apparaître nettement plus petit, avec des talons rétrécis et rétractés. La fourchette est rétrécie et anormale. Il est parfois difficile de reconnaître une telle anomalie (encastelure) si les deux antérieurs sont atteints. L'encastelure rend le pied douloureux, ce qui amène le cheval à réduire l'appui sur le membre atteint.
Causes de la maladie naviculaire
Théorie traumatique
Une théorie suppose que les chocs excessifs entre l'os naviculaire et le tendon fléchisseur profond favorisent une inflammation de la bourse naviculaire, de l'articulation interphalangienne distale et des structures associées qui entraînerait à son tour une déminéralisation et un amincissement de l'os sésamoïde distal. Normalement, les chocs ne sont pas un problème car ils sont amortis par les tubules de la corne, la fourchette et les cartilages ungulaires.
La théorie traumatique suggère également qu'une mauvaise conformation ou un mauvais parage des pieds sont responsables de vibrations à l'intérieur de ceux-ci. La friction entre l'os naviculaire et le tendon lèse ce dernier et provoque une inflammation de l'appareil podo-trochléaire.
Théorie circulatoire
Une autre théorie, non prouvée, met en cause une réduction de la vascularisation de l'os sésamoïde distal comme principal facteur de la maladie naviculaire. Les lésions des ligaments s'insérant sur cet os peuvent interférer avec la circulation sanguine car les vaisseaux sanguins pénètrent dans leur région. Le manque d'oxygène résultant de la diminution de l'irrigation sanguine provoquerait la douleur et aggraverait le processus pathologique de l'os. Des expériences ont tenté, en vain, de prouver cette méthode.
Théorie actuelle
On a développé aussi une théorie "unifiée" rassemblant les précédentes pour expliquer les processus menant à la maladie naviculaire.
L'os est un tissu dynamique se remaniant en permanence en réponse aux sollicitations liées à l'exercice. Si une pression excessive s'applique sur l'os naviculaire, une inflammation apparaît qui amplifie le processus de remaniement.
Les cellules déminéralisant l'os l'emportent sur celles formant l'os nouveau. Des zones ostéolytiques se forment dans les parties de l'os naviculaire comprimées par le tendon fléchisseur et se remplissent de tissu de granulation et des adhérences constituées de tissu cicatriciel se forment entre l'os et le tendon, qui nuisent à l'efficacité mécanique du membre et provoquent de la douleur car elles sont rompues en permanence par les mouvements du membre.
Le tendon fléchisseur profond du doigt peut être lésé à son point de contact avec l'os sésamoïde distal (zone soumise à une pression augmentée) ou il peut être distendu. Il devient irrégulier et érode la face inférieure de l'os naviculaire ce qui limite son glissement régulier.
Théorie arthritique
Une autre explication du processus pathologique a été proposé. Il suggère qu'un travail intense et une mauvaise ferrure provoquent une inflammation des articulations proches de l'os sésamoïde distal qui entraîne un gonflement de la membrane synoviale (membrane tapissant l'articulation) qui infiltre l'os naviculaire. Finalement, l'os et le tendon fléchisseur adhèrent entre eux, des exostoses se forment sur l'os et les intertions ligamentaires perdent leur souplesse. Les lésions et la boiterie s'aggravent.
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À gauche, pied normal. À droite, pied à pince longue et à talons bas surchargeant le tendon fléchisseur profond. |
Ferrure incorrecte
Des chocs excessifs et des traumatismes se produisent dans les talons quand le pied ferré a une pince longue et des talons bas, ce qui a un effet mécanique défavorable. 77 % des chevaux atteints de maladie naviculaire ont des talons bas. Cette conformation augmente la pression du tendon fléchisseur des doigts sur l'os sésamoïde distal et réduit la surface d'appui du pied et le rend moins apte à amortir les chocs. Les tubules de corne se développent horizontalement ce qui diminue également leur capacité d'amortissement. Le centre de gravité se déplace vers l'avant ce qui augmente les chocs subis par les talons. Des talons bas surchargent également les autres ligaments et tendons de l'arrière du pied et du membre.
La longueur de la pince allonge le bras de levier et rend plus difficile le déplacement du pied. Le membre se fatigue plus rapidement. Une tendinite se développe par suite de la distension des organes fléchisseurs et en particulier du tendon fléchisseur profond du doigt.
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Lorsque la pince est longue et les talons bas, l'axe digité est brisé. Cela surcharge le tendon fléchisseur profond du doigt et augmente la pression sur l'os naviculaire. Un déséquilibre du pied charge de façon irrégulière ses articulations et tous ses organes internes. La différence entre un axe phalangien normal et un axe brisé peut sembler subtile mais, avec le temps, le cheval mal ferré deviendra boiteux. Une mise en charge augmentée et inégale du pied prédispose au syndrome podo-trochléaire ou aggrave une lésion préexistante. |
À gauche, pied bien paré et ses tubules de corne. À droite, pied pince longue et à talons bas et ses tubules de corne déformés. |
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Épreuves diagnostiques
Le diagnostic du syndrome podo-trochléaire est difficile. Une boiterie évidente ou des allures rétrécies doivent se voir pour qu'un cheval soit considéré comme atteint avec certitude. On recourt à de nombreux critères pour établir le diagnostic et prévoir la carrière sportive ultérieure du cheval. C'est leur ensemble qui permet au vétérinaire d'établir le diagnostic de maladie naviculaire dont les symptômes sont les suivants :
- boiterie ;
- sensibilité des talons constatée à la pression exercée au moyen de la pince à sonder les pieds ;
- boiterie au trot suivant une flexion du pied ;
- la boiterie est améliorée par l'anesthésie des nerfs digitaux palmaires et révélée sur l'autre antérieur.
Une fois la douleur localisée dans la région de l'os sésamoïde distal, le vétérinaire peut recourir à la radiographie. Des clichés dans des incidences multiples font apparaître tous les contours de cet os. Leur irrégularité peut confirmer une maladie naviculaire. Les radiographies permettent également de découvrir une fracture de l'os sésamoïde distal.
Elles ne révèlent cependant pas toujours des signes de maladie naviculaire. Inversement, de nombreux chevaux présentent des lésions radiographiques et sont parfaitement sains et indemnes de cette maladie.
Traitement de la maladie naviculaire
Le traitement de la maladie naviculaire vise à diminuer la douleur et ce serait une erreur de lui attribuer une valeur curative. L'affection est un processus dégénératif qui ne peut que progresser avec le temps. |
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Une verticale suivant le canon atteint le sol en arrière des talons |
Ferrure correctrice
Une ferrure correctrice améliore plus de 50 % des chevaux atteints de maladie naviculaire mais il faut parfois jusqu'à 4 mois pour que ses effets puissent être appréciés. L'équilibre du pied est essentiel dans ce contexte; Le pied doit se poser à plat, le poids du corps se répartissant régulièrement sur toutes ses structures. Un pied équilibré réduit la douleur mais empêche aussi l'apparition ou l'aggravation de la maladie naviculaire.
Une verticale suivant le milieu du canon doit atteindre le sol juste en arrière des bulbes du talon. C'est à ce niveau que le cheval a besoin d'un soutien. Les extrémités du fer doivent dépasser les talons pour se terminer au maximum 15 mm en avant des bulbes du talon.
De nombreux fers sont inadaptés et ont des branches qui se terminent 3 cm ou plus en avant de l'arrière des bulbes du talon. Un tel fer a un effet semblable à celui d'un pied à pince longue et à talon bas et l'axe phalangien se brise. Si le fer est trop petit pour le pied, lorsque celui-ci heurte le sol, il bascule vers l'arrière et le poids du corps agit deriière lui, ce qui augmente la traction sur le tendon fléchisseur profond.
Un fer de taille correcte permet l'expansion des talons. Il doit être assez large en talons pour en favoriser l'expansion. Il peut avoir des branches biseautées vers l'extérieur pour encourager l'expansion des talons lors du choc du pied sur le sol.
Un parage régulier est important. Du fait de la croissance de la corne, la pince s'allonge davantage que les talons, ce qui surcharge le tendon fléchisseur profond du doigt. Il faut éliminer la corne en excès en pince toutes les 5-8 semaines pour supprimer l'effet de levier en résultant.
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Fer à planche |
Fer à pince relevée et à éponges épaissies
Pour ramener le centre de gravité dans l'alignement du squelette du membre, on raccourcit et on relève la pince du fer. La transmission des forces le long des os réduit la charge du tendon fléchisseur profond et permet leur amortissement plus rapide en facilitant la bascule et le soulèvement du pied.
Fer à planche
Une traverse stabilise la région des talons et diminue les traumatismes. L'application d'un fer à planche à un cheval souffrant de maladie naviculaire réduit de 5 fois la déminéralisation de l'os. Le fer doit être long et large en talons pour accroître la surface de contact avec le sol et favoriser l'expansion du pied, qui augmente la circulation sanguine dans celui-ci. Une plaque en coin, complète, plus épaisse en talons qu'en pince, réduit les chocs sur les talons et soulage le tendon fléchisseur profond du doigt. |
Fer à pince relevée |
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Exercice
Un autre élément important du traitement de la maladie naviculaire est un programme de travail d'au moins 3 à 7 km ou 30 minutes par jour, remplaçant l'ancienne recommandation d'un repos à l'écurie qui semble aggraver le problème.
Un exercice quotidien diminue la formation de tissu cicatriciel et d'adhérences du tendon fléchisseur, maintient la condition physique du cheval et favorise la circulation dans les pieds.
Les chevaux atteints de maladie naviculaire et maintenus à l'écurie conservent des allures raides en dépit de la ferrure correctrice.
Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
Les AINS soulagent la douleur et l'inflammation. De faibles doses de phénylbutazone, de flunixine méglumine ou d'aspirine permettent au cheval de travailler confortablement et relativement sans souffrir. Ces médicaments arrêtent également temporairement l'aggravation des troubles.
Médicaments vasodilatateurs
On a utilisé avec un succès variable un médicament vasodilatateur périphérique, le chlorhydrate d'isoxsuprine. Il semble être plus efficace s'il est administré au début de la maladie. Il favorise la circulation sanguine dans la partie inférieure des membres et les pieds et a également un léger effet anti-inflammatoire. L'isoxsuprine est relativement dépourvu d'effets secondaires mais il ne doit pas être utilisé chez les juments pleines. |
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Névrectomie
Certains chevaux ne répondent à aucun des traitements précités et pour reprendre leur activité sportive, ils doivent donc subir une névrectomie. Celle-ci consiste à sectionner les nerfs digitaux palmaires de chaque côté du paturon. Elle empêche la transmission au cerveau des sensations douloureuses. Les nerfs sont les mêmes que ceux autour desquels on injecte un anesthésique local pour établir le diagnostic de maladie naviculaire.
La névrectomie procure au maximum une amélioration de la boiterie égale à celle fournie par le blocage nerveux.
Elle n'est cependant pas exempte de complications qu'il faut considérer avec soin. Ce sont les suivantes :
• Un névrome peut se former, nodule douloureux de tissu nerveux qui provoque une nouvelle boiterie.
• Les nerfs sectionnés peuvent se régénérer et la névrectomie peut ainsi échouer.
• Parfois des rameaux aberrants des nerfs digitaux palmaires assurent une sensibilité des talons suffisante pour empêcher un rétablissement complet.
• Il est rare qu'une rupture du tendon fléchisseur profond du doigt ou qu'une perturbation de la circulation sanguine dans l'ensemble du pied se produise et provoque une chute de l'étui corné.
La névrectomie insensibilise le tiers postérieur du pied mais les deux autres tiers conservent complètement leur sensibilité. Le propriétaire doit être conscient de ce que, si le cheval marche sur un clou, il ne le sentira pas. Il ne percevra pas non plus un abcès formé dans le tiers postérieur du pied ni une fracture de l'os naviculaire.
Tels sont les dangers de la névrectomie, mais le rétablissement des aptitudes sportives peut l'emporter sur ces inconvénients. Presque 60 % des chevaux névrectomisés restent aptent pendant 1 à 3 ans. |
Site de névrectomie |
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La maladie naviculaire est une des boiterie les plus frustrantes à traiter. Le temps, les frais et l'engagement sentimental consacrés à entraîner un cheval de compétition sont des investissements importants. Une visite vétérinaire d'achat peut éviter à un acheteur potentiel d'aquérir un cheval à problème décelable ou ayant une conformation prédisposant à des problèmes de pied. |
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Entretien avec Didier Serteyn, Professeur de chirurgie des grands animaux
à la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Liège.
Propos recueillis par Théo Koolen
Le syndrome naviculaire est une des causes les plus fréquentes de boiterie chez les chevaux de demi-sang. La maladie atteint les individus entre 4 et 15 ans, parfois plus jeunes. Toutes les races de chevaux sont touchées, même les Quarter-horses et les poneys. (On pensait qu’ils échappaient à cette affection).
Pourquoi faut-il parler du syndrome naviculaire plutôt que de la maladie naviculaire ?
Parce qu’au stade actuel de la recherche, on distingue trois types d’affections naviculaires. Au point de vue diagnostic, il s’agit de boiteries chroniques bilatérales apparaissant progressivement et répondant au test de l’anesthésie du nerf digité (on endort le nerf et le cheval ne boite plus) :
a) la forme articulaire : comme son nom l’indique, elle concerne la partie articulaire de l’os naviculaire. Ce type concerne quasi 70 % des boiteries de type "naviculaire".
b) La forme tendineuse : elle concerne la partie de l’os en contact avec le tendon perforant.
c) la forme ligamentaire : nous observons une production osseuse sur le site d’insertion des ligaments qui soutiennent l’os naviculaire.
Le diagnostic repose sur :
- des examens et tests cliniques ;
- des anesthésiés loco-régionales ;
- une radiographie du pied.
Que peut-on faire en présence d’un cheval dit "naviculaire" ?
Quelle que soit la forme de la maladie, une ferrure rétablissant l’équilibre bio-mécanique sera indiquée.
Elle sera surtout efficace pour la forme articulaire qui représente heureusement la majorité des cas d’affections naviculaires.
On distingue trois types de ferrures orthopédiques :
a) l’Equi+, développé à la Faculté de Médecine Vétérinaire de l’Université de Liège. Le fer Equi+ est indiqué dans toutes les formes articulaires de la maladie (voir photo en haut à droite) ;
b) le fer en oeuf ;
c) le fer à traverse ou dit d’Alasonnière transformé.
Quand une rupture de l’axe "paturon-pied" (absence de talon) se présente, des talons relevés améliorent l’équilibre, et dans tous les cas on ne saurait trop conseiller le relèvement en bateau du fer, favorisant ainsi la bascule antérieure du pied, ce qui allège le travail du tendon perforant sur l’os naviculaire.
On peut recommander
les anti-inflammatoires non stéroïdiens :
• ils diminuent la douleur et combattent l’inflammation ;
• ils ralentissent l’évolution de la maladie ;
• il permettent la poursuite d’un travail léger.
les vasodilatateurs périphériques dont le principe actif, l’isoxupprine favorise la circulation sanguine dans la région des lésions.
Dans les formes articulaires, on peut administrer différents médicaments indiqués en cas d’arthrose, comme par exemple les extraits de synovie ou de cartilage.
Ces médicaments soulagent mais ne guérissent pas ! Une fois l’os remanié, il le reste.
Le but est d’arrêter la dégénérescence de l’os naviculaire et de soulager la douleur.
Un cheval stabilisé dans l’évolution de la maladie peut le rester pendant des années.
Peut-on éviter la maladie naviculaire ?
Tout dépend du "management" du cheval, et cela depuis son plus jeune âge jusqu’au moment où il travaille.
La recette sacrée : un travail régulier et modéré !
Mais aussi :
• Veiller à l’équilibre des rations alimentaires en calcium et phosphore.
• Vérifier les aplombs et le parage : si des anomalies d’allures ou d’aplombs sont constatées, il faut s’interroger sur la façon optimale de parer le pied. Une légère modification du parage entraîne des contraintes importantes au niveau des articulations.
• Sauf les pieds cassants, on ferrera les jeunes chevaux le plus tard possible. Pourquoi ? Vu sa constitution morphologique, le cheval est conçu pour marcher en ligne droite. Sur un terrain inégal ou quand il tourne, les articulations permettent une déformation de quelques degrés (max. 5°). L’adaptation aux inégalités et aux mouvements se fait grâce à la déformation de la boîte cornée (le pied, dans sa partie, arrière, est fendu et souple). Le ferrage bloque 80 % de la possibilité d’adaptation au terrain. Un mauvais parage peut encore réduire cette possibilité de rotation.
• Le style de travail : Éviter tout trauma violent et répété sur un cheval non échauffé, faire sauter de manière modérée.
Seul un cheval entraîné, un sportif, peut fournir un effort. Si un cheval est fatigué, les structures ligamentaires tendineuses et ostéo-articulaires sont particulièrement sollicitées. La condition physique du cheval est essentielle ; seul un entraînement régulier permet un travail de longue haleine sans fatigue !
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