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Il est classique de grouper les atteintes respiratoires en deux catégories basées sur les localisations anatomiques et sur l'essentiel de leurs premiers symptômes : maladies extra-thoraciques (nez, larynx, trachée) et intra-thoraciques (bronches, poumons, plèvres).
La température et le rythme des mouvements respiratoires donnent une première idée sur l'état du malade. En principe au-dessus de 38, 5° et de 18-20 respirations persistant à la minute, on peut considérer que les lésions sont pulmonaires ou pleuro-pulmonaires, en dehors naturellement des difficultés respiratoires par obstacle mécanique (strangulation, tumeur, abcès volumineux).
La toux accompagne toujours ces affections. Sa fréquence, son intensité (isolée ou par quintes) et son timbre (grasse, sifflante, sèche, etc.) aiguillent le diagnostic.
Le jetage, symptôme également habituel, résulte du rejet des matières dégluties (jetage alimentaire dans les pharyngites) ou évacue les sécrétions plus ou moins purulentes, parfois sanguinolentes, en provenance des zones malades.
Des réactions ganglionnaires existent enfin dans les territoires atteints, à proximité desquels il est possible d'apprécier leur volume et leur sensibilité (adémies). On les trouve surtout dans l'auge pour les inflammations des premières parties de l'appareil respiratoire :
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nez (coryza, rhinite);
- sinus (sinusite);
- pharynx (pharyngite);
- larynx (laryngite).
Elles ne sont pas décelables extérieurement dans les autres localisations (bronchite, pneumonie, pleurésie, pleuro-pneumonie, congestion pulmonaire).
La percussion et l'auscultation donnent les moyens de diagnostic et de pronostic différentiels.
La prévention est à base de soins d'hygiène à propos de l'hébergement (lutte contre les courants d'air, les poussières et le confinement) et du travail (lutte contre le refroidissement et le coup de chaleur). Elle est à base de vaccinations contre les germes des maladies générales à localisation particulièrement respiratoire.
Le traitement fait d'abord appel à des mesures banales : couverture, ambiance confortable, aliments faciles à absorber, eau de boisson tiède, etc.. Il s'adresse ensuite aux sinapismes, aux antiseptiques, aux sulfamides, aux antibiotiques. Comme le malade souffre moins souvent du microbe que de l'inflammation respiratoire, on conseille contre cette dernière les corticoïdes tels que la Fluméthasone associées à la penicilline-streptomycine.
Affections respiratoires diverses
En cas de trouble grave de la respiration, il s'agit le plus souvent de conséquences d'une des maladies infectieuses. On est plus rarement en présence d'affection banales sans responsabilité infectieuse bien déterminée et connues sous l’appellation de maladies "afrigorées". La plupart se rencontrent chez de jeunes sujets, quelques autres vont être étudiées ici comme plus fréquentes chez le cheval adulte : cornage, emphysème pulmonaire, pleurésie; d'autres ne font qu'emprunter les voies respiratoires : épistaxis, sinusite.
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Le cornage est un bruit produit par un obstacle au passage de la colonne d'air, à l'un des temps de la respiration ou aux deux.
Il est aigu et discontinu dans les abcès et les phlegmons du pharynx ou des cavités nasales. Si le cornage est passager, il se dissipe avec l'atténuation des lésions qui en sont responsables.
L'existence d'une tumeur à l'un quelconque des endroits de l'arbre respiratoire produit les mêmes effets qui ne cèdent que par l'ablation de cette lésion.
Le cornage chronique est dû surtout à une paralysie unilatérale du larynx (hémiplégie), suite de gourme, d'angines banales, parfois sans cause connue (hérédité de prédisposition transmettant une atrésie ou étroitesse du calibre de l'organe).
Cette paralysie du nerf récurrent fait basculer vers le dedans la corde vocale avec l'une des pièces constitutives principales du larynx (arténoïde), entraînant aux temps inspiratoires, dès que l'allure exige une ventilation pulmonaire importante, des frottements accusés de la colonne d'air sur les parties déplacées qui ferment plus ou moins la lumière du larynx. On perçoit alors, à des degrés divers, un bruit spécial au cheval "corneur", bruit qui peut devenir grave et présager l'asphyxie.
Dans les cas de très grande détresse respiratoire avec menace d'asphyxie, on doit pratiquer au-dessous de l'obstacle une ouverture de la trachée (trachéotomie) pour permettre l'entrée de l'air et éviter la mort.
La trachéotomie supplée le déficit respiratoire mais oblige par la suite à des soins constants et minutieux du tube et de l'opéré.
A la place de cette opération, on préfère maintenant une remise en place des éléments basculés par fixation, en dehors, de la corde vocale et de l'aryténoïde (opération de Williams) ou par mise en place d'une prothèse laryngée (opération de Marks et Cushing), interventions ne laissant aucune trace extérieure et n'exigeant aucun soin ultérieur.
De bons résultats auraient également été obtenus grâce à l'aromathérapie du Dr. Valnet (bains de pied à l'essence de thym, romarin, lavande et niaouli, dilutions de sauge et de cyprès, d'or et métaux rares), d'autres succès ont été remportés par la mésothérapie.
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L'emphysème pulmonaire :
La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est un syndrome respiratoire équin ressemblant à l'asthme de l'homme. Chez le cheval, on l'appelle également emphysème pulmonaire ou pousse.
L'affection atteint souvent les animaux maintenus à l'écurie. Dans cet environnement, la très forte concentration de poussières organiques allergisantes, en particulier de moisissures et de spores, déclenche une réaction d'hypersensibilité. Certains chevaux deviennent allergiques au foin de luzerne et présentent des symptômes semblables.
Les infections respiratoires virales peuvent également être à l’origine d'une MPOC. Les voies respiratoires deviennent hyperirritables, ce qui provoque des spasmes. L'épithélium cilié des voies respiratoires détruit par l'infection se régénère mais les cellules nouvelles sont épaissies et anormales et sécrètent des quantités excessives de mucus.
Symptômes
De grandes quantités de mucus ou de pus s'accumulent dans les voies respiratoires. Les spasmes diminuent le diamètre des bronchioles (bronchoconstriction) et les obstruent. Le cheval a du mal à inspirer et à expirer. Il est abattu, ses naseaux sont dilatés et sa respiration est accélérée (plus de 20*24 mouvements respiratoires par minutes). On observe parfois un jetage aqueux ou purulent. On peut entendre des sifflements. À chaque mouvement respiratoire, un effort expiratoire est nettement visible. Avec le temps, ces expirations forcées destinées à chasser l'air des poumons développent excessivement les muscles abdominaux, ce qui fait apparaître un creux entre le flanc et l’hypochondre. Les chevaux gravement atteints perdent l'appétit, maigrissent et sont en mauvais état. Le symptôme principal de la maladie est une toux chronique, persistant pendant des semaines.
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Une dépression apparaît entre l'hypochondre
et le flanc dans l'emphysème
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Mécanisme pathologique
L'installation de la maladie commence par l'inhalation d'un allergène tel qu'une moisissure. Si du foin humide est mis en balles, la chaleur à l'intérieur de celles-ci favorise les développement de moisissures. un cheval qui ne présentait pas de symptômes peut manifester des signes cliniques dans les 1-2 heures ou jusque dans les 10 heures suivant l'exposition à l'allergène. La réaction allergique évolue rapidement et met en jeu des cellules inflammatoires spécifiques.
Les mastocytes libères des substances comme l'histamine, provoquant des spasmes des muscles lisses des voies aériennes et augmentent la sécrétion de mucus. Les globules blancs neutrophiles libèrent également des substances provoquant une bronchoconstriction et augmentant la sécrétion de mucus.
L'écoulement de l'air est gêné par différents phénomènes :
- épaississement de l'épithélium des voies respiratoires ;
- bronchoconstriction ;
- excès de sécrétion de mucus ;
- infiltration des cellules inflammatoires.
l'appareil d'épuration muco-ciliaire est sérieusement perturbé. Les réflexes bronchiques deviennent hyperactifs et provoquent de la toux.
Traitement de la MPOC
Le but du traitement de la MPOC est d'abaisser le taux d'allergènes au-dessous du seuil provoquant des manifestations cliniques chez le sujet en cause. Il est impossible d'éliminer tous les allergènes de l'environnement et chaque cheval réagit différemment à un même allergène, tout comme les humains. La même dose peut être inférieure au seuil pour un individu et provoquer une réaction allergique chez un autre.
Médicaments
On dispose des nombreux médicaments pour traiter la MPOC, mais ils n'ont qu'un effet passager si l'on ne modifie pas les conditions d'entretien des chevaux. Ces médicaments comprennent la prednisone, la terbutaline et l'aminophylline. Le clenbutérol est une substance très efficace dont l'utilisation est légale en France (ce qui n'est pas le cas dans tous les pays).
Logement
Le cheval doit être placé en plein air autant que possible dans un environnement où l'air se renouvelle constamment. La litière doit être à base de copeaux, de tourbe ou de rubans de papier, mais non de paille. L'écurie doit se trouver à 50 m au moins de la réserve de foin et pas dans le sens du vent par rapport à elle.
Alimentation
Le cheval doit recevoir ses aliments sur le sol et non dans les auges ou des râteliers situés en hauteur car sa tête étant tenue basse pendant les repas, son souffle élimine les particules alimentaires de ses cavités nasales.
Ne jamais donner à manger du foin moisi et supprimer la luzerne de l'alimentation si le cheval y semble allergique. Les aliments industriels en granulés sont préférables ou, à la rigueur, le foin de prairie donné après après trempage mais même de bonne qualité, il contient de nombreuses spores et son humidification peut ne pas prévenir complètement les réactions allergiques dues à une exposition permanente aux antigènes responsables. La mise au pré est la solution idéale, en particulier si les plantes ne sont pas en fleur. Les pollens d'herbes et d'arbres ont également été mis en cause comme responsables d'allergies ainsi que les acariens de la paille.
Vaccinations
Les affections respiratoires virales affaiblissent la résistance du cheval à d'autres maladies et le rendent plus sensible à la MPOC. Lorsque le cheval en est atteint, son appareil immunitaire respiratoire est affaibli et résiste moins bien à de nouvelles agressions virales ou bactériennes.
Il faut maintenir les chevaux atteints dans un environnement aussi dépourvu de poussières que possible et cela exige beaucoup de soin. Le séjour en plein air dans un milieu non pollué et des écuries bien tenues et propres sont nécessaires dans la prévention de la MPOC.
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La pleurésie est une maladie où la plèvre, gagnée par complication venue des poumons qu'elle contient ou attaquée par un agent extérieur qui l'a transpercée (pleurésie traumatique), se remplit d'un liquide dont la présence s'oppose à la respiration.
Le traitement fait appel aux antibiotiques, aux corticoïdes, à l'aspiration du liquide pleurétique excédentaire.
Toutefois la mort par toxémie et asphyxie est presque sûre parce que, contrairement à celle de l'homme, la plèvre du cheval est pratiquement commune au deux poumons.
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L'épistaxis ou saignement
du nez est la conséquence d'une atteinte de l'appareil
respiratoire.
Ce saignement peut être unilatéral, bilatéral
ou asymétrique.
L'épistaxis peut avoir une origine accidentelle
ou traumatique.
Elles peut aussi être consécutive à un effort,
une invasion par les champignons ou des polypes, des tumeurs,
des troubles de la cicatrisation ou de la circulation.
Elle est causée par la toux ou la fièvre, ou encore
par la fatigue, l'essoufflement, l'œdème..
Le saignement peut dès lors être
impressionnant ou ne se limiter qu'à la perte de quelques
gouttes de sang seulement.
Lorsque le sang coule par les naseaux,
le siège de l'épistaxis peut se situer aussi bien
au niveau des cavités nasales que des sinus, du pharynx
que du larynx, des poches gutturales que des bronches ou des alvéoles
pulmonaires.
Ainsi la couleur de l'écoulement varie selon qu'il vient
de tel ou tel étape de l'appareil respiratoire. Il est
rouge vif s'il est de nature artérielle, et noirâtre
s'il est mélangé à du matériel purulent
ou qu'il est de provenance veineuse.
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Devant une épistaxis, il
faut stopper le saignement.
L'administration d'antihémorragiques
est donc ici tout indiquée, de même que la vitamine
C, pour tonifier les capillaires sanguins, et les aérosols
et autres fumigations d'huiles essentielles, d'anti-inflammatoires,
d'antibiotiques et de broncho dilatateurs en traitements locaux.
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La sinusite est une affection généralement unilatérale des antres naturels qui avoisinent les cavités nasales. Après avoir été endommagées sous l'effet du froid, de la gourme, d'une violente contusion, d'une molaire renfoncée ou cariée, d'une tumeur, ces cavités réagissent par formation d'un pus qui remplit leur bas-fonds en leur donnant une sonorité mate et douloureuse à la percussion puis déborde en déchargeant par le naseau du côté atteint un jetage épais, purulent et malodorant tandis que les ganglions correspondants sont le siège d'une adénite douloureuse.
Le traitement consiste d'abord à faire agir des aérosols antiseptiques et des antibiotiques, éventuellement à extraire la dent responsable, en désespoir de cause à trépaner le ou les sinus qui, moyennant des soins quotidiens, se draineront et se répareront en quelques semaines.
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L'asphyxie est généralement trop subite pour qu'on puisse empêcher la mort.
On ne peut guère la traiter que chez le nouveau-né, au moyen de "respirateurs", appareil que l'addition d'oxygène rend plus efficace encore. |
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