Pathologies du cheval

 
Maladie internes
 
       
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Maladies de l'appareil urinaire

 

Les troubles de cet appareil intéressent les reins, les uretères, la vessie, l'urètre.
S'ils sont relativement rares chez le cheval, c'est peut-être parce qu'on ne les recherche pas suffisamment, car le gros travail, la suralimentation et les séquelles possibles d'infection sont parfaitement susceptibles de produire des lésions sérieuses de ces organes.

Les signes qui attirent l'attention sur l'appareil urinaire sont les douleurs au niveau des reins et au moment des mictions.

A propos des difficultés de la miction, on les accuse souvent à tort pour expliquer des douleurs dont l'origine n'est pas urinaire. On ne fait jamais de mal en ajoutant à un barbotage de son du bicarbonate de soude qui est le diurétique le plus doux et le plus efficace. Encore faut-il éliminer la présence d'un cambouis toujours susceptible d'enflammer ou d'obstruer l'orifice extérieur de l'urètre, ainsi que celle plus dangereuse de calculs qui peuvent bloquer le passage de l'urine en un point quelconque de ses voies d'évacuation. Les calculs de la vessie ne sont pas exceptionnels sous la forme d'une boue de sédiments ou celle d'une concrétion qui peut atteindre un poids de 1 kg et plus.
Chez la jument, ils sont d'habitude facilement évacués avec l'urine au moment des mictions. Chez le mâle, ils s'arrêtent au niveau du col de la vessie ou ne peuvent pas franchir la courbure pelvienne de l'urètre et nécessitent alors une extraction chirurgicale.

 

Les caractères de l'urine sont également utiles à vérifier : on sait que l'urine du cheval est normalement trouble et visqueuse, mais qu'elle devient au contraire transparente chez les sujets en plein entraînement.
La présence de sang dans l'urine est toujours un signe alarmant.
La quantité quotidienne est de 3 à 9 litres émis en 5 ou 6 fois.
L'augmentation de cette quantité (jusqu'à 10 litres ou plus) est normale avec le régime du vert à la prairie ou à l'écurie de même qu'avec l'alimentation par produits mélassés. Elle est pathologique avec le diabète, l'anémie infectieuse, la convalescence de maladies infectieuses graves et de la pleurésie ou de la péritonite notamment. Cette quantité d'urine est également pathologique avec la cystite, inflammation de la vessie généralement due à une infection par sondage ou de mise-bas, occasionnellement par l'absorption de sorgho en vert.

Pour que l'examen de l'urine soit fructueux, il est conseillé d'en recueillir un verre pour en étudier les caractères. Ce prélèvement peut être effectuer au moment de la miction, que le cheval exécute souvent à la rentrée du travail. Quand on doit recueillir de l'urine d'un cheval, il est souvent lassant d'attendre que l'animal veuille bien en expulser, le réflexe de la miction est parfois déclenché par le bruit de l'eau qu'un robinet laisse couler dans un seau, par celui de la paille qu'on froisse non loin du cheval, ou surtout par celui d'un sifflement modulé par l'homme d'écurie (il est donc bon, à toute occasion, de créer dans l'esprit du cheval l'association d'idées entre ce sifflement et la miction). S'il y a difficulté ou impossibilité de recueillir l'urine, le vétérinaire y parviendra par sondage, bien que cette petite intervention présente de grands risques de faire plus de mal que de bien.

La coloration de l'urine est parfaitement visible. Si cette dernière est normale, on note son trouble et un dépôt souvent abondant au fond du verre (carbonate et phosphate de chaux).

Un contrôle chimique est indispensable pour déceler l'albumine et la présence de sucre. L'envoi au laboratoire permet d'obtenir le dosage de ces éléments anormaux. L'existence de traces même infimes de sang ou d'hémoglobine est également déterminée grâce à des réactifs d'une extrême sensibilité alors même que la coloration de l'urine est restée normale (cas d'hémoglobinurie fruste).
Il est toujours facile de chercher rapidement si l'albuminurie est en cause dans un état qui semble anormal : il suffit de mettre un peu d'urine dans un tube, de l'acidifier avec du vinaigre au goutte à goutte jusqu'à transparence, puis de chauffer à ébullition. La présence d'albumine donne un précipité qui persiste si on ajoute encore du vinaigre.

Les examens bactériologiques sont nécessaires pour dépister les infections microbiennes, surtout par colibacille.

En réalité les troubles de la fonction urinaire, par bonheur assez rares chez le cheval, conservent tout leur mystère malgré l'aide du laboratoire. Seul est d'un intérêt réellement pratique un signe qui emprunte la voie de l'urine sans impliquer forcément une atteinte urinaire, à savoir l'émoglobinurie où l'urine prend une coloration très foncée ou noire (couleur porto) parce qu'elle contient des pigments biliaires ou des débris de cellules musculaires ou encore des globules rouges plus ou moins détériorés. L'anomalie peut provenir d'un dommage de l'urètre, de la vessie ou du rein, elle peut aussi révéler un trouble du foie ou une affection parasitaire (piroplasmose), mais elle est presque toujours le fait d'une maladie grave dont l'appellation exacte est myoglobinurie.

Les signes de la myoglobinurie sont sans équivoque : en général après 2 ou 3 jours de repos où la ration alimentaire n'a pas été réduite (on parlait autrefois de "maladie du lundi"), le cheval appelé à reprendre son travail normal hésite tout à coup à marcher, se fige, transpire abondamment et s'avère incapable de se déplacer. Si l'on veut l'y forcer, il tombe à terre et ne tarde pas à succomber; son urine est de couleur noire sans que ce signe soit obligatoire.
En cas de survie, les crises laissent subsister des altérations musculaires et les rechutes sont probables.
Cette très grave maladie s'explique de la manière suivante : pendant la semaine de travail la ration alimentaire s'équilibre avec les efforts demandés au cheval, mais si la ration reste identique les jours où le cheval ne travaille pas, l'énergie qu'elle apporte n'est plus consommée et fait pour ainsi dire exploser une partie des cellules qui composent la musculature. D'une part cette explosion libère de l'hémoglobine qui colore l'urine du cheval, d'autre part elle rend impossible le fonctionnement normal des muscles.
Le traitement consiste à immobiliser le malade, le tenir au chaud, le faire beaucoup boire et en appeler le vétérinaire qui procèdera à diverses injections (tranquillisants, myorésolutifs, stéroïdes, physostigmine, sérum hypertoniques, etc.) Les dernières recherches ont appelé l'attention sur deux points de grandes importance : d'une part la nécessité absolue d'une immobilité rigoureuse sur place du malade, d'autre part la responsabilité probable d'un manque d'oxygène que démontre le succès du traitement par inhalation de ce gaz.

 
 
 
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