Pathologies du cheval

 
Maladies internes
 
       
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Maladies du sang

 

En dehors de l'anémie qu'on découvre facilement par l'examen général du cheval, par son attitude, sa nonchalance au travail, ses muqueuses pâles, il n'est guère possible d'établir sans recherches de laboratoire le diagnostic exact d'une maladie du sang.
Même pour l'anémie, on n'est pas suffisamment renseigné par les signes qu'on vient d'évoquer, si on ne chiffre pas le nombre des globules rouges et leur teneur en hémoglobine par rapport à la normale.
La masse totale du sang est de 1/9 environ du poids du corps soit approximativement 30 à 40 litres pour un cheval de 400 kg. Une hémorragie de peu d'importance n'a pas d'influence réellement défavorable sur l'état de santé, les organes hématopoïétiques (rate, moelle osseuse) fournissant rapidement la quantité soustraite.. Il n'en n'est pas de même lors de pertes sérieuses par saignement externe ou interne, accidentel ou accompagnant des troubles généraux comme l'hémophilie.
 

a) Composition et caractère physique du sang.

 

Le sang se compose de globules rouges (hématies), de globules blancs (leucocytes) et de plaquettes baignant dans un liquide salé (plasma).

Les hématies sont chargées du transport de l'oxygène puisé au passage du sang dans le poumon. L'oxygène est contenu dans l'hémoglobine des globules rouges.
Les leucocytes luttent contre les infections.
Les plaquettes servent à la coagulation du sang lors d'hémorragies.
Le sang contient également :
- des protéines, glucose, graisses, fournis par la digestion des éléments provenant de l'alimentation;
- des matières minérales dissoutes.

Leurs principales variations sont les suivantes :

La diminution du nombre des globules rouges cause l'anémie.
La raréfaction de l'hémoglobine crée la chlorose, ces deux troubles étant distincts ou associés chez le malade.
Les cas les plus graves sont dus à l'anémie infectieuse ou aux intoxications par certains vermifuges du groupe des phénothiazines.

L'augmentation du taux des hématies constitue la polyglobulie; celle des globules blancs est une hyper-leucocytose.

 

Ces variations s'évaluent exactement par examen microscopique mais il est possible d'obtenir un premier renseignement rapide par l'épreuve de sédimentation : ayant mis le sang dans un tube de verre long et étroit, on appécie la séparation du sérum qui surnage et du culot rouge tombé au fond, on mesure alors la hauteur de ce dernier par rapport à la colonne complète. Ce volume doit normalement être d'au moins 33%; au-dessous, on peut considérer qu'il y a déficit en globules rouge et qu'un taux de 25% indique une anémie vraie, devenant anémie grave ou très grave lorsqu'il s'abaisse au-dessous de 20%, la coloration du sang étant à partir de ce moment de plus en plus groseille. D'autre part, un anneau blanc à la limite du sérum et des hémties montre l'importance des globules blancs, normalement figurée dans le tube par une hauteur de 1 à 2 millimètres.

La valeur du sang en hémoglobine, déjà appréciée à sa coloration rouge ou groseille au moment du prélèvement, est précisée au laboratoire.

Un autre renseignement est acquis au point de vue de la coagulabilité du sang examiné. Recueilli dans un récipient quelconque, le sang coagule et la masse formée se compose d'une partie solide, le caillot, et d'un liquide jaunâtre, le sérum. Il est utile de connaître la vitesse de coagulation en de multiples occasions : interventions chirurgicales habituellement très sanglantes par exemple, maladies comportant des hémorragies fréquentes et difficiles à arrêter, etc.
En cas de coagulation très lente ou presque nulle, toutes précautions pourront être ensuite prises pour éviter de graves accidents. En cas de coagulation trop rapide, cause éventuelle de thrombose, d'autres mesures pourront empêcher ce danger.

La viscosité du sang est enfin à étudier sur le plan de ses qualités physiques pour en tirer de précieuses déductions à l'appui de la clinique.

 
b) Examen histologique
 

Cet examen permet de compter au microscope le nombre de globules rouges et blancs.
Le résultat est donné par millimètre cube : un cheval en bonne santé dispose de 8 à 9 millions d'hématies et 6 000 leucocytes par millimètres cube de sang.
Un taux de 3 millions de globules rouges indique une anémie déjà sérieuse, 2 millions un état grave, 1 million et au-dessous une atteinte du type dit "pernicieux" difficile à surmonter.

Des préparations spéciales, après coloration, montrent la forme des divers éléments figurés du sang : hématies parfois modifiées, à bords crénelés; leucocytes par variété dénombrées ayant chacune leur signification, très importantes pour certains diagnostics (leucose, lymphadémie, parasitisme, etc.).

A tout cela s'ajoute qu'il faut tenir compte de variations de la formule sanguine-type selon la race, le sexe et même la spécialisation du cheval de sport :le sang du trotteur est nettement moins riche en hématies que celui du pur-sang.

 
c) Examen chimique
 
L'examen chimique complète les précédents s'il y a lieu.
La teneur en chlorures et surtout en urée est intéressante chez les chevaux soumis à des épreuves dures et rapprochées. Le dépassement du taux normal d'urée sanguine (0,30-0,40 g par litre) entraîne des troubles graves (urémie), susceptibles de nuire aux performances sportives.
Il peut également découvrir la cause d'une intoxication ou fournir la preuve d'une administration de dopage.
 
d) Examen parasitologique
 
L'examen parasitologique du sang permet, dans les régions tropicales ou même sous nos latitudes, d'y découvrir l'existence de germes responsables de différentes maladies telles que la piroplasmose, la trypanosomose, la microfilariose.
 
e) Examen bactériologique
 

Il est ordonné dans les cas de maladies graves, au fin de diagnostics de causes microbiennes ou virales (virus).
Les investigations portent sur le sang total, examiné au microscope (charbon bactéridien par exemple) ou ensemencé sur milieux appropriés.
C'est d'autre fois le sérum sanguin recueilli après coagulation, qui est utilisé pour des diagnostics sérologiques.

L'examen bactériologique du sang vise à déterminer les microbes ou les virus responsables de la plupart des maladies graves.
Il procède par examen d'un "calque" d'organe tel que la rate si l'on soupçonne le charbon bactéridien, d'un "frottis" de sang, d'un "étalement" de pus. Il peut aussi faire appel à des cultures d'échantillons sur milieux appropriés, à des procédés de sérologie, etc.

 
f) Examen des maladies du sang
 
Les diverses maladies du sang sont préjudiciables de traitements fondés sur leur cause (par exemple mise en œuvre de substances de coagulation en cas d'hémorragie en nappe intarissable). L'anémie, plus particulièrement, est à traiter par les remèdes correspondant à son motif (par exemple vermifuges en cas d'anémie d'origine intestinale par action des divers strongles).
D'une manière plus générale et quelque peu empirique, l'anémie des chevaux de course justifie l'administration de substances à base de fer assimilable additionnées à la ration, ou encore de cyanocobolamine et d'acide folique, soit par voie buccale soit par voie intra-musculaire, ces médicaments devant être complétés par une excellente hygiène, par des stéroïdes, par la vitaminothérapie et par les oligo-éléments.
 
 
 
 
 
 

 

 
 
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