Pathologies du cheval

 
Intoxications
 
       
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Dopage

"Un cheval doit être capable de gagner une épreuve par ses propres moyens sans avoir recours à divers artifices" (P. Courtot).
Du mot hollandais "doop" signifiant "substance qui fait glisser" a dérivé le mot anglais "doping" , puis en français "dopage" : action de doper, autrement dit action d'administrer frauduleusement un excitant à un cheval avant une épreuve sportive,

Par «dopage», on comprend le recours à des substances actives qui influent sur le potentiel de performance du cheval de manière positive ou négative et qui sont par conséquent interdites par le règlement; de même, on y associe l’usage de substances qui sont potentiellement dangereuses pour la santé du cheval.
Les règlements actuellement en vigueur ne distinguent pas entre dopage et médication.

Substances de dopage

Dans leur liste interminable, on y distingue les catégories suivantes :

1) Les stimulants du psychisme

Les amphétamines sont connues pour restreindre la sensation de fatigue et le besoin de sommeil mais, en supprimant les signaux d'alarme de la lassitude, elles reculent les possibilités de résistance en amenant l'épuisement et parfois la mort.

Les alcaloïdes sont peu utilisés parce que considérés comme stupéfiants dont l'usage expose à une sanction pénale (emprisonnement d'un mois à un an, amende et disqualification pendant 3 mois à 5 ans).

L'atropine augmente l'apport de sang et d'éléments nutritifs au muscle dont elle accroît le rendement, mais elle modifie la vision des obstacles.

La cocaïne facilite l'effort et estompe la fatigue en supprimant la notion de douleur pour le plus grand dommage de lésions existantes ou en puissance.

La morphine supprime la douleur, l'héroïne provoque une hyperexcitabilité où " le cheval saute presqu'inconsciemment les obstacles [...] et le lendemain reste épuisé et déprimé" (Vettes).

Les alcaloïdes du café et du thé stimulent la circulation mais sont nuisibles nerveusement et au point de vue génétique.

La strychnine accélère et tonifie les réflexes mais est un poison éventuellement mortel.

 

2) Les modifications de la circulation

Le camphre stimule le cœur et la respiration. En pommade appliquée immédiatement avant une épreuve de fond, il se répand très vite dans l'organisme.

La coramine agit sur l'amplitude et le rythme de la respiration.

La digitaline est à la fois "l'ami et l'ennemi du cœur".

Le mégimide accélère les fonctions du cœur et des poumons.

 

3) Les tranquillisants

Ces produits affaiblissent les conséquences des excitations venues de l'extérieur, diminuent la crainte, exercent une action "apprivoisante" (Courtot) en adoucissant l'effet de stress.

Les carbamates passent pour faciliter le dressage et les concours.

Le rompun est employé à faible dose.

Le valium tend à dissiper l'anxiété sans que ce soit sûr pour le cheval.

Le vétranquil est très couramment utilisé mais son action est tellement évidente à l'épreuve qu'on l'emploie à dose minime et probablement inefficace, tout au moins quant au cheval.

Toutes ces substances sont sujettes à des erreurs impardonnables de dosage et entraînent des conséquences lentes mais néfastes de stérilité, syncope parfois, ictère, photosensibilisation, intoxication de l'appareil musculaire, inhibition des réflexes conditionnés propres au dressage.

 

4) Les sédatifs

Ils sont de trois sortes :

- les agents d'anesthésie locale tels que la cocaïne masquent la douleur sans éliminer sa cause et sont aussi dangereux que la névrotomie pour le cheval comme pour le cavalier

- les anti-inflammatoires tels que la butazolidine, autorisés avec un seuil de 8 mcg/ml, pour autant qu'elle soit prise 24 heures avant une compétition, bien qu'elle soit nuisible à la santé dans 10 à 15 % des cas : néphrites, œdèmes, ulcères à l'estomac, etc.

- les corticoïdes calment la douleur et exerceraient "une influence spectaculaire sur les performances du cheval" mais ils perturbent le fonctionnement hormonal.

 

5) Les anabolisants

Dérivés des hormones sexuelles, ils favorisent l'élaboration des protéines musculaires, augmentent les masses de la musculature, mais éprouvent en revanche les attaches tendineuses, "sidèrent ou figent" à dose excessive, invertissent les caractères sexuels secondaires. Comme il est difficile de déterminer la durée de leur rétention dans l'organisme de chaque individu, la Fédération recommande à ses membres de ne plus utiliser ces substances et applique des méthodes de détection et de contrôle aujourd'hui unifiées sur le plan européen au moyen de détecteurs couplés avec un ordinateur et double prélèvement en cas de contre-expertise.

 

6) L'autotransfusion

Ce procédé consiste à réinjecter son propre sang à un sujet donné. Il accroît énormément les facultés d'oxygénation grâce d'abord à une multiplication réactionnelle des globules rouges, ensuite au renfort apporté par des globules réinjectés. Il ne demande rien qu'un prélèvement de quelques litres de sang (1/20 du poids du corps) et une conservation dans le froid et l'obscurité pendant environ un mois. Son dépistage ultérieur est possible par examen de l'âge des globules rouges, de leur constitution et de leurs propriétés.

 

 

Détection

L’analyse antidopage d’un cheval s’effectue à partir de son urine, de son sang ou de ses poils. Elle est réalisée par un vétérinaire préleveur, durant ou juste après une compétition, qui agit au nom d’une fédération.

Le contrôle antidopage peut concerner le ou les gagnants d’une épreuve, ou seulement quelques chevaux tirés au hasard des classements. Il faut un jour et cinq étapes pour en connaître le résultat. A leur arrivée au laboratoire, les échantillons sont enregistrés de façon informatique, c’est-à-dire qu’un code barre (appelé numéro de laboratoire) leur est attribué. Dès lors, le test peut commencer. Il ne concerne qu’un seul des deux échantillons prélevés, le A. L’autre, le B, est conservé au congélateur à -20° pour la contre-expertise en cas de positivité.

La première étape de l’analyse est l’extraction. Son but est d’isoler les substances anormales de l’échantillon. La seconde vise, au contraire, à en identifier les constituants normaux. C’est, en fait, la troisième étape de l’analyse qui sépare les substances prohibées du reste de l’échantillon. Et c’est la quatrième qui les identifie de manière précise. La dernière étape de l’analyse anti-dopage n’est autre que son interprétation. C’est à ce moment-là, en cas de contrôle positif, que les instances fédérales sont informées et que le cheval incriminé est écarté de toute compétition officielle.

Même s'il est toujours possible de passer à travers les mailles du filet, les techniques actuelles permettent de dépister plusieurs milliers de substances prohibées. Et, pour certaines d’entre elles, comme les anabolisants par exemple, la détection peut se faire de manière infime. Mais les discussions vont plutôt vers des recherches intelligentes : « En clair, si nous pouvons accepter, dans une certaine mesure, que des molécules qui sont indispensables aux soins des chevaux (comme les coliques notamment) soient présentes dans leur organisme, poursuit le Dr Bonnaire, nous pouvons, à l’inverse, faire la chasse absolue à celles (comme les corticoïdes retards ou les tranquillisants par exemple) dont nous savons que le caractère d’urgence n’est pas avéré. »

A ceux qui penseraient, donc, que la lutte anti-dopage ne serait qu’une pâle copie digne du gendarme et du voleur, il serait bon qu’ils soient bienveillants. En effet, il est impossible de connaître les délais de rémanence de chaque produit, car ceux-ci dépendent de leur voix d’administration (orale, sous cutané, intraveineuse...). Mais, aussi, ils sont inconnus lorsque plusieurs molécules sont administrées en même temps.



 

Aspect réglementaire

Médicaments tolérés

Quelques seuils autorisés

•Antibiotiques : sauf ceux contenant de la procaïne et de la péniciline.

•Antiparasitaires : sauf le levamizole.

•Anti-ulcéreux : du type cimétidine, ranitidine, oméprazole

 

•Arsenic : 0,3 mcg par ml dans l’urine.

•Diméthyl sulfoxide : 25 mcg par ml dans l’urine ou 1 mcg par ml dans le plasma.

•Hydrocortisone : 1 mcg par ml dans l’urine.

•Acide salicylique : 750 mcg par ml dans l’urine ou 6,5 mcg par ml dans le plasma.

•Théobromine : 2 mcg par ml dans l’urine.

 

 


 

 
 
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