Plus connue sous le simple mot de « tic
», cette habitude vicieuse se manifeste par une série
de gestes au cours desquels le cheval avale de l'air ou de la
salive.
Par imitation, désœuvrement, incitation
humaine (le fait de donner su sucre ou de se faire lécher
la main) et peut-être par besoin d'apaiser une gêne
stomacale, le cheval commence d'abord en cachette puis sans aucun
complexe par "tiquer
à l'appui" : il lèche une surface dure,
il la serre entre ses incisives, il contracte les muscles de sa
gorge et de son encolure puis, fixant sa langue contre le palais,
il avale en exécutant un bruit de rot caractérisé.
Son vice devient bientôt tellement invétéré
qu'il trouve toujours un autre appui si l'on supprime le précédent.
Il en résulte une usure anormale des dents, une hypertrophie
des muscles du fond de l'auge et de la gorge.
Quand l'habitude est suffisamment ancrée,
le cheval finit par "tiquer
en l'air", se passant d'appui et se bornant à
une sorte d'encensement aérophagique que, même en
marchant, il scande tous les quelques pas.
Au début, l'air ne fait que passer de la
bouche au pharynx puis aux cavités nasales. Assez vite
pourtant, le cheval se plait à l'ingurgiter pour l'envoyer
dans son estomac. Tantôt l'air passe ensuite dans l'intestin,
tantôt (plus rarement) il est régurgité puis
renvoyé.
Les conséquences de cette manie sont multiples
:
- l'air entrave l'action des sucs et des brassages de la digestion
en gênant l'absorption des aliments ;
- l'air distend les réservoirs digestifs et pèse
au travers du diaphragme sur les poumons et le cœur en pouvant
provoquer l'indigestion gazeuse ainsi que des difficultés
respiratoires et circulatoires ;
- le vice dérègle tout le psychisme de l'animal
et s'exagère nuisiblement à toutes les occasions
de surexcitation nerveuse telles que le départ pour le
concours, présence du public, présentation de haute
école...
Toutefois certains individus s'en accommodent sans
inconvénients : Kelso tiquait pratiquement sans arrêt
bien qu'il fût le cheval de courses américain «
le plus riche du monde » après avoir été
4 fois de suite désigné comme « Horse of the
year » (l'as des as de l'année).
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