Expression vulgaire désignant un eczéma de la sole heureusement beaucoup moins fréquent aujourd'hui que jadis, remontant sur la couronne et le paturon, suintant, végétant, malodorant, tenace malgré des soins assidus.
Particulièrement rebelle et grave, on le rencontre surtout chez les chevaux lymphatiques sous une forme végétante, entretenus dans des écuries mal tenues, dont le sol défectueux permet la stagnation de l'urine dans une litière rarement ou jamais renouvelée. Les pieds postérieurs, exposés continuellement aux souillures du fumier, du purin et même de l'urine qui rejaillit sur eux à chaque miction, sont plus gravement atteints et plus difficiles à guérir. Toutefois, l'action des causes extérieures ne suffit pas à elle seule pour faire naître la maladie qui nous occupe, car on ne peut la faire développer expérimentalement en irritant les tissus sous-ongulés ; il faut que le sujet soit sous l'influence d'une diathèse particulière, d'un « vice du sang » comme disaient les anciens vétérinaires.
De fait, le crapaud est d'origine constitutionnelle et est la manifestation locale d'un état morbide général : la diathèse eczémateuse, ou eczéma. La maladie est d'ailleurs souvent concomitante avec le psoriasis de la couronne, ou crapaudine et les eaux aux jambes, qui sont incontestablement des manifestations de l'eczéma.
Symptômes : Au début, le crapaud passe souvent inaperçu, car cette maladie est très lente dans sa marche, et, ne faisant pas boiter, elle peut progresser sans que l'animal en ait le sentiment et à l'insu de celui qui s'en sert. Mais la chair du pied, au lieu d'être recouverte d'une sole formée d'une corne normale, est devenue le siège d'une sécrétion morbide, très malodorante, épaisse et gluante, remontant en général jusqu'au boulet, rejoignant ainsi une autre lésion similaire, les "eaux aux jambes".
Les chevaux lymphatiques sont prédisposés à cette "dermatose végétante" qui demande des soins vigilants à base de curetage chirurgical, de pansements caustiques et antiseptiques, d'administration générale d'antibiotiques et surtout de sécheresse et de propreté.
Les applications locales d'auréomycine en poudre permettraient d'après Johnson la guérison dans 94 % des cas.
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