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Les anomalies et troubles de cet appareil ont une grande importance en raison de leurs répercussions sur la santé générale et plus spécialement sur les qualités reproductrices des sujets qui en sont atteints, notamment dans le déroulement des stades de la gestation.
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A) Appareil génital mâle
Avant toute chose, un examen rapide est indispensable pour reconnaître la présence ou l'absence des testicules :
- 1er cas : les deux testicules sont présents et le cheval est entier;
- 2e cas : l'animal ne présente qu'un testicule, il est monorchide;
- 3e cas : le cheval ne présente aucun testicule : il est soit castré soit criptorchide selon qu'on retrouve ou non la ou les traces de sa castration sous forme de petits entonnoirs à bords plissés.
Il peut être nécessaire d'examiner le pénis et le fourreau sur le cheval debout, sous protection éventuelle d'un relaxant, membres postérieurs entravés ou au moins un membre antérieur soustrait à l'appui.
La main gauche est introduite dans le fourreau; elle saisit délicatement l'extrémité de la verge, la tire au dehors et la maintient en l'enserrant dans une serviette roulée torsadée.
La longueur, l'intégrité, la bonne situation du méat urinaire en partie terminale sont vérifiées.
Il se peut que, sous l'effet du cambouis, le pénis soit le siège d'une inflammation ou balanite qui, si elle le gonfle et l'empêche de s'extérioriser, le met dans la situation dite du "phimosis".
Il arrive par contre que la verge reste sortie de sa gaine, plus ou moins gonflée sans pouvoir se replacer : il s'agit alors de "paraphimosis".
Si elle est froide, pendante, insensible par paralysie, quelquefois blessée, une intervention chirurgicale sera nécessaire. Cet accident banal mais ridicule et sans guérison spontanée accompagne souvent les cas de surmenage par fatigues excessives et prolongées.
Les bourses et leur contenu sont assez souvent le siège de contusions et de plaies subies au travail ou à l'écurie.
Ces accidents peuvent entraîner pour les testicules des complications inflammatoires d'orchite aiguë, également susceptibles d'être déclenchées par des maladies infectieuses ou par l'action irritante de frictions vésicantes des régions voisines, aine ou périnée, la pommade étant entraînée par les mouvements du cheval ou ceux de sa queue.
L'orchite peut encore provenir de coliques, par propagation des toxines intestinales à travers l'anneau inguinal et le long des cordons testiculaires.
Les symptômes sont sérieux : fièvre, tuméfaction, douleur, déplacements difficiles. Les cordons participent toujours à l'inflammation, l'épididymite évolue alors en rendant les manifestations encore plus accusées donc l'affection plus grave (orchi-épididymite), la menace d'abcédation étant davantage à craindre.
Une orchite même modérée ou le retentissement de certaines infections génitales, produisent fatalement des modifications du tissu testiculaire. La conséquence en est l'azoospermie, c'est-à-dire la suppression de sécrétion de spermatozoïdes. Le contrôle du sperme permet d'en démontrer la preuve s'il y a lieu.
Il est assez habituel de noter le passage à l'état chronique de ces orchites qui transforment les testicules en petites masses dures, rétractées, indolores, recouvertes par des bourses adhérentes. La stérilité en est la conséquence.
Lorsque les testicules sont anormalement descendus dans les bourses, surtout en été et par temps orageux, on remarque une certaine fatigue au travail et une réduction de la capacité locomotrice. La mise en place d'un suspensoir est alors obligatoire sous peine d'aggraver la situation par formation d'un dépôt de liquide au fond des enveloppes (hydrocèle) et plus tard d'orchi-vaginalite et varicocèle (varices du cordon) qui obligent à la castration.
Après la castration, on peut voir évoluer une suppuration des plaies opératoires, produite par une abcédation du moignon du cordon testiculaire. Il s'agit d'une funiculite communément appelée "champignon" et qui exige une opération complémentaire. Les possibilités du traitement des autres affections génitales sont actuellement nombreuses et efficaces de même que les méthodes opératoires qui s'imposent.
Pour les reproducteurs, on n'abusera pas des sulfamides en raison de leur effet indésirable sur la quantité et la qualité du sperme (azoospermie à des degrés divers).
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B) Appareil génital femelle
Les examens de cet appareil doivent être conduits avec précaution aussi bien pour la jument que pour celui qui les pratique. Même pour les sujets très dociles, notamment les poulinières ayant déjà porté, on fera lever au moins un membre antérieur; l'entravement des deux postérieurs est de règle en maintes circonstances.
L'emploi du spéculum est soumis à des règles formelles afin d'éviter des blessures du vagin, point de départ des vaginite ou de spasmes défensifs.
La vulve est quelquefois déchirée depuis le dernier accouchement. Elle a été recousue, en général, et la trace de la suture se retrouve à la simple inspection. Il est possible de déceler l'existence de fistules au plafond ou au plancher du vagin, suites de larges plaies faisant communiquer cette cavité avec le rectum ou la vessie.
Le vagin peut être congestionné, enflammé (vaginite), donner issue à un écoulement gluant et purulent qui résulte d'infections ou de contamination par le mâle, les femelles atteintes devenant elles-mêmes contagieuses et infectantes. La suppression des saillies s'impose alors tandis qu'un traitement est institué à base de solutions ou d'ovules antiseptiques.
La vaginite peut être produite par un parasite (Trichomonas) qui provoque une trichomonase contagieuse à l'étalon, qui entraîne la stérilité et l'avortement, et qu'on doit diagnostiquer pour éviter la dissémination de cette affection et pour appliquer un traitement efficace.
On désigne sous le nom de pneumo-vagin une mauvaise disposition anatomique du vagin basculé en avant et en bas, qui lui fait aspirer l'air extérieur pendant la marche, air qui s'accumule jusque dans l'utérus et est rejeté ensuite en produisant un bruit caractéristique. Beaucoup plus ennuyeux et même inquiétant qu'on ne le croit en général, le pneumo-vagin est une source de graves ennuis pour un service de selle habituel (métrite, cystite, écoulements, etc.) et surtout une cause de stérilité chez les juments de reproduction, par irritation du vagin, invasion de l'utérus par des germes en provenance du rectum et acidification réactionnelle des humeurs qui inactivent le sperme du mâle. Par ailleurs, l'inclinaison du vagin s'oppose à une bonne fécondation de la femelle. Une opération est nécessaire pour corriger cette malformation (opération de Caslick).
L'inflammation de la matrice entraîne la métrite qui est aiguë ou chronique, simple ou suppurée, cette dernière produisant des sécrétions abondantes, véritable abcès de l'utérus, entraînant l'amaigrissement, une baisse de vitalité, la stérilité. L'introduction d'ovules ou d'un pessaire désinfectant (Plainfossé) guérit les métrites simples. Les métrites suppurées sont souvent rebelles aux traitements et surtout à leur guérison complète s'il s'agit de jument d'élevage.
L'espèce équine n'est pas exempte de maladies vénériennes transmises par le coït mâle à femelle et réciproquement : trichomonose, dourine, horse-pox et métrite contagieuse.
Pour être fonctionnels, les ovaires doivent être absolument indemnes de lésions, même les plus discrètes :
- trop petits (ovaires infantiles), ils sont non fonctionnels ;
- petits et durs (ovarite chronique), ils caractérisent l'état génital de juments fatiguées par un service épuisant ou par des gestations multiples ;
- kystiques, ils s'opposent également à la ponte d'ovules mûrs et prêts à être fécondés.
Toutes ces lésions doivent être minutieusement traitées par des gynécologues compétents dont les ressources thérapeutiques sont maintenant étendus en variétés et en efficacité.
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C) Mamelles
En dehors de l'existence de plaies, de verrues, de tumeurs, les affections mammaires sont rares chez les juments autres que les poulinières pour lesquelles l'atrophie ou l'improduction de lait constituent d'emblée des défauts irréversibles.
On peut soupçonner que les mamelles sont ou seront déficientes au moment opportun lorsqu'elles sont douloureuses, dures et noduleuses au lieu d'être molles, souples, à mamelons courts et fermes.
L'apparition en cours de lactation d'une tuméfaction chaude très sensible, mamelon rétracté, plus ou moins enfoncé et invisible, avec température rectale élevée (à 39° et 39,5°), indiquent l'inflammation donc la présence d'une mammite aiguë, en général due à des causes microbiennes, modifiant la qualité du lait devenu inconsommable jusqu'à disparition des ces symptômes. Des traitements hâtifs permettent d'éviter l'impuissance fonctionnelle de ces glandes avant que la mammite devenue chronique ne soit définitivement inguérissable.
On note parfois la perte du lait s'écoulant par des trayons (galactorrhée) par réplétion excessive des glandes mammaires.
Si le trayon ne débite pas de lait malgré une mamelle parfaitement remplie, on doit rechercher l'existence d'imperfections ou de rétrécissements du canal excréteur qu'il faut faire rectifier chirurgicalement.
Après le sevrage, les mamelles se rétractent et se vident progressivement. Elles redeviennent souples, moyennement chaudes, non douloureuses, à peine grossies, même chez les juments qui ont nourri de nombreuses fois. |
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