Pathologies du cheval

 
Maladies internes
 
       
.
   
Maladies des organes des sens

 

A) Audition

Il est exceptionnel que l'audition du cheval soit altérée. La surdité se rencontre en général en même temps que l'albinisme ou à la suite d'inflammation grave et tenace (otite profonde) et d'abcédation de l'oreille interne.
Une simple baisse d'audition se traduit par des mouvements constants des oreilles marquant l'inquiétude du sujet.
L'examen de la conque auriculaire et du conduit auditif peut révéler la présence de corps étrangers, d'un inflammation, d'une accumulation de cérumen, de produits pathologiques, de verrues ou de parasites.
Les soins sont en principe banaux, à base de propreté.
Les oreilles disgracieusement orientées sont aujourd'hui corrigées au moyen d'une prothèse en Silastic, insérée et parfaitement tolérée sous la peau.

 

B) Goût

Les qualités gustatives du cheval sont très accusées au point de le voir refuser une eau de boisson à mauvaise odeur et des fourrages amers ou mal conservés, refuser des mélanges divers contenant des substances médicamenteuses, éviter instinctivement d'absorber les plantes toxiques dans son pâturage.
En revanche, les dépravations du goût sont fréquentes : les foals consomment souvent les crottins provenant de leur mère, les chevaux carencés lèchent volontiers la chaux qui enduit les murs de leur écurie. Ces anomalies doivent inciter à chercher leur explication et à procéder à la correction des apports alimentaires.

 

C) Odorat

Cette faculté va de pair avec la précédente.Les cavaliers ont souvent des difficultés à faire franchir certaines zones, siège de dépôt d'ordures ou de cadavres, etc.
On connaît de même la mimique des lèvres au voisinage d'odeurs diverses (parfums, tabacs), ou la répulsion du cheval à l'égard de l'avoine à odeur de souris.

 

D) Sensibilité tactile

Cette sensibilité est surtout développée au niveau des pieds, des vibrisses ou longs poils répartis sur certaines parties du corps (paupières, lèvres), et de l'encolure (c'est pour cette raison qu'on prévient le cheval en le caressant à ce niveau). Par ailleurs il est reconnu que le cheval adore qu'on souffle dans ses narines, et ce moyen a été souvent un bon procédé de soumission.

 

E) Vision

On doit soupçonner des anomalies de la vision toutes les fois que le cheval se déplace avec crainte ou difficulté, que ses membres antérieurs cherchent le terrain avec de se poser, qu'il commet des fautes contre les obstacles, que ses globes oculaires semblent fixes et inexpressifs.

1) Acuité visuelle

La perte unilatérale de la vision (cheval borgne), a fortiori celle des deux yeux (cécité) est naturellement le point essentiel à fixer dès le premier examen. On ne peut se baser uniquement su l'aspect extérieur des milieux, sauf lors d'absence réelle d'œil ou les yeux existants, des opacités plus ou moins prononcés caractérisées par la coloration blanche ou blanchâtre de la cornée ou du cristallin, dans le cercle d'ouverture de l'iris (pupille).

Les lésions de la rétine ne sont visibles que par l"examen ophtalmoscopique qui précise par ailleurs l'importance des altérations reconnues et permet de situer leur pronostics.
La réduction de l'acuité visuelle est, comme chez l'homme, le plus souvent liée à la presbytie ou à la myopie, cette dernière tout-à-fait commune dans l'espèce équine.
Toutes les insuffisances visuelles n'ont qu'une gravité relative pour le cheval, animal dont la vision n'est pas la perception la plus importante. Nombreux sont les exemples de chevaux complètement aveugles qui ont continué à rendre de bons services à l'attelage.

2) Troubles oculaires

Ces troubles seront arbitrairement évoqués en trois catégories de gravité croissante :

- troubles facilement guérissables :
Les contusions de l'œil, suivies d'un fort œdème et d'un écoulement de larmes abondantes sont justiciables de compresses d'eau bouillie tiède et de collyres antiseptiques.
Les plaies superficielles de la conjonctive et de la cornée méritent l'extraction du corps étranger éventuel et les pulvérisations d'antibiotiques.

- troubles plus graves mais curables :
La direction anormale des cils vers l'extérieur (ectropion) ou vers l'intérieur (entropion) doit absolument faire l'objet d'une rectification chirurgicale.
Les plaies profondes de l'arcade orbitaire et les déchirures des paupières cicatrisent sans complications par suture et lutte contre la suppuration.


L'épiphora ou écoulement incessant de larmes n'est tari que si l'on débloque les conduits nasolacrymaux grâce à une injection d'eau tiède à partir de l'égoût lacrymal.
Les atteintes sérieuses de la cornée entraînent une kératite parfois ulcéreuse marquée par une vive douleur et une opalescence locale. Elles doivent être rapidement traitées par les antibiotiques et les corticostéroïdes. Il arrive qu'elles laissent subsister une gêne visuelle par cicatrice linéaire ou organisation vasculaire (pannus) malaisées à supprimer.
La cataracte ou opacification du cristallin peut être théoriquement éliminée par opération mais est pratiquement abandonnée à elle-même dans la plupart des cas.
L'invasion de filaires (vers) mérite une extraction chirurgicale sans gravité excessive.

- troubles très graves à guérison problématiques :
L'excès de volume d'un œil ou des deux yeux peut provenir d'un glaucome ou plus souvent apparaître sous l'effet d'une tumeur intérieure, l'un et l'autre cas étant sans grand espoir de guérison.
Le décollement de la rétine n'a jamais été soigné que par préoccupation scientifique.
L'irido-cyclite, appelée aussi uvéite récurrente ou fluxion pédiodique, est avec les traumatisations banales la cause la plus fréquente de troubles visuels du cheval. On tend à l'attribuer à une allergie imputable dans 80% des cas à la leiptospirose. Elle se manifeste par des signes bien connus des éleveurs :
premier accès avec douleur, larmoiement, resserrement de la pupille, conjonctivite, opalescence de la cornée;
séries d'accès de plus en plus graves à périodicité capricieuse où l'inflammation dépose du sang ou du pus entre la cornée et l'iris, établit des adhérences entre iris et cristallin (synéchies), provoque la cataracte et fait peu à peu diminuer le volume du globe oculaire en amenant une plicature "en chapeau de gendarme" de la paupière supérieure;
finalement le cristallin s'opacifie complètement, l'œil se recroqueville et devient inutile.
Intérieurement, l'ophtamoscopie révèle sur la rétine un bouleversement des éléments du tapis clair et du tapis sombre qui signe la présence et les effets de la maladie.
Le but du traitement est de préserver la vision et de soulager la douleur.
La médication consiste à réduire l’inflammation dans l’oeil avec des anti-inflammatoires directement appliqués sur l’oeil (surtout les corticostéroïdes avec ou sans antibiotiques pour prévenir une infection). Le vétérinaire fera un test de fluorescéine (colorant appliqué sur l’oeil) afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’ulcère avant de commencer le traitement avec des corticostéroïdes.
Il est aussi important de donner des anti-inflammatoires par voie orale tels que la banamine ou le phenylbutazone.
De l’atropine peut être donné pour diminuer la douleur causée par les spasmes musculaires de l’oeil.
L’ERU ne peut être guérit (c'est pourquoi elle fait partie des vices rédhibitoires) mais on peut la contrôler et en retarder et limiter les dommages futures.
Il est important pour les chevaux atteints de ERU, de protéger leurs yeux afin de prévenir d’autres dommages et/ou irritations. Un fly mask peut aider à protéger les yeux de certains irritants tels que les mouches et le soleil. Les cas sévères pourront aussi bénéficier d’un traitement à long terme avec de l’aspirine pour minimiser les épisodes inflammatoires. Il est important d’être à l’affût de tout signe pouvant indiquer une récurrence d’uvéite afin de la traiter le plus tôt possible dans le processus inflammatoire.

3) Thérapeutique

Dans toutes les occasions où les paupières sont gonflées et douloureuses, où l'œil larmoie considérablement et où le cheval souffre visiblement de ses yeux pour quelque motif que ce soit, il est bon de l'enfermer dans l'obscurité et de faire couler dans son œil quelques gouttes de collyre à base d'antibiotiques et de corticostéroïdes.
Si l'état du malade ne s'améliore pas au bout de 12 à 24 heures, il faut recourir au vétérinaire en vue d'examens détaillés et de traitements spécialisés (rectification chirurgicale, réparation du système de drainage des larmes, ponction de la chambre antérieure, apposition de "collants" acryliques sur la cornée, opération de la cataracte, peut-être, installation d'un volet conjonctival, excision de tumeurs, etc.)


 
 
Anatomie - Cheval - Pathologies - Cavalier - Équitation - Matériel - Galops - Plan