Cette page a été très largement inspirée de l'excellent livre Le nouveau manuel du cavalier de Pierre Enoff.

 

L'attelage

 

Les concours d'attelage se disputent avec un, deux ou quatre chevaux ou poneys.

Ils comprennent trois épreuves :
une épreuve de présentation et de dressage ;
un parcours d'extérieur, appelé "marathon" ;
une épreuve de maniabilité.

 

Les chevaux aptes à l'attelage sont faciles à trouver ; on peut également les dresser assez aisément. Le seul problème réside dans les difficultés que l'amateur peut avoir à se procurer une voiture bien adaptée. Pour débuter, il lui faut rechercher des voitures anciennes, de plus en plus rares,  et qui nécessitent souvent de coûteux travaux de remise en état.
 
Pour voir quelques voiture, cliquez ici : -------->

Si l'on ne cherche pas à accomplir les performances du menage sportif, l'attelage peut constituer un excellent moyen de pratiquer une activité touristique originale.
Les Irlandais furent les premiers à proposer la location de roulottes hippotractées pour parcourir à petite vitesse leur pays. En France, il est possible d'emprunter d'anciens chemins en terre ou de suivre le trajet de voies ferrées désaffectées dans les mêmes conditions.
Pour ceux que les soins au cheval de trait lourd et la conduite de l'attelage rebutent, il existe la solution des promenades en voitures hippomobiles avec un meneur servant également de guide.
Le tourisme hippomobile permet au néophyte de découvrir le cheval dans des conditions moins sportives et plus confortables que celles imposées par l'équitation.

 

La simulation

Si vous souhaitez aborder l'attelage, vous apprendrez peut-être à mener d'abord sur un appareil de simulation.
Cette étape permet d'apprendre sans stress et en économisant la bouche du cheval.
Un appareil de simulation de menage est très simple :
- une planche fixée à environ 1 m de hauteur ;
- deux anneaux ;
- deux cordes ;
- à l'une des extrémité des cordes les guides sont fixées ;
- à l'autre extrémité des cordes un contrepoids permet de sentir une certaine résistance.
Cet appareil permet d'apprendre à monter en voiture avec les guides, la position correcte du meneur, la position de base des guides, la position d'aide, la position de conduite, comment ajuster les guides, faire démarrer un attelage, tourner, s'arrêter, reculer, descendre de voiture avec les guides.

 

Notions de menage

Pour monter en voiture, il faut :
- se mettre à gauche du cheval ;
- placer la guide droite entre le médius de l'annulaire de la main gauche ;
- mettre la guide gauche, plus longue d'environ 5 cm, sur l'index de la main gauche ;
- serrer les derniers doigts sur le flots des guide descendant dans la paume ;
- tendre progressivement les guides en montant.
Sur le siège, le haut du corps est droit, les jambes semi-étendues, les talons réunis et les pieds solidement posés. Coudes au corps, avant-bras gauche horizontal. Poignets arrondis et flexibles.
La main droite est la plus mobile. Elle est très près de la main gauche en position d'aide, pour les cas où on veut reposer les doigts de la main gauche ou rajuster les guides.
En position de conduite, alors que la main gauche tient toujours les guides, la guide droite est prise par la main droite (en avant et sur le côté de la gauche) par le petit doigt, l'annulaire et le médius repliés dessous.

Pour démarrer, il suffit, après avoir desserré le frein, de céder légèrement de la main et de donner un claquement de la langue ou un discret appel verbal. L'usage du fouet est inutile.

Pour tourner à droite, la main gauche cède en avançant, tandis que la main droite résiste. Le dos des mains est en dessous, les pouces en avant.
Pour tourner à gauche, la main droite cède en avançant légèrement, la main gauche résiste. Dos des mains en dessus, pouces vers l'arrière.

Pour obliquer à droite, avec les guides dans la seule main gauche, il suffit de faire pivoter la main gauche, la paume vers le dessus et vers le corps, en direction de la gauche.
Pour obliquer vers la droite, on fait pivoter la main gauche, dos vers le dessus et vers le corps, en direction de la droite.

Pour stopper, on donne de la voix, on prend les guides dans la main gauche et le fouet sous le pouce gauche, pour résister des deux guides également et serrer le frein de la main droite.
S'il faut stopper brusquement, la main droite peut d'un seul coup saisir les guides très en avant et les tirer en arrière, tandis que la main gauche se relève, sans lâcher les guides.

Pour reculer droit et pas à pas, mettre le cheval sur la main, résister des deux guides également, par à-coups.


Position d'aide
Guides dans la main gauche. La main droite est disponible pour le fouet et le serrage du frein. La main droite peut aussi saisir très en avant les guides en cas d'urgence pour stopper.



Position de conduite
Les deux mains servent à contrôler la conduite du ou des chevaux.

 

 

 

 

 

 

Les concours d'attelage comptent 3 épreuves :

- la présentation et le dressage : appréciation de la qualité, de la propreté, de l'état général et de l'impression d'ensemble des chevaux, du meneur, des grooms, de la voiture et des harnais. Elle est faite d'abord sur l'équipage au repos, et ensuite par une reprise qui permet de juger la régularité, les allures, l'impulsion des chevaux, la conduite du meneur.

- le marathon : Parcours de 22 à 30 km comportant cinq sections qui offrent des obstacles naturels ou artificiels (gués, rampes accentués, virages prononcés, etc.)

 

- le parcours d'obstacles : effectué dans une carrière de 120 x 70 m, selon un trajet présentant des obstacles formés par des bornes qui laissent un espace libre supérieur de 30 à 60 cm à la voie des roues des voitures. Ces bornes portent une petite balle sur leur sommet, qui tombe au moindre choc et matérialise les fautes.


Vidéo
de l'attelage champion du monde 2011 à Bordeaux : IJsbrand Chardon (NED)

 

Les concours "club" peuvent ne comporter que deux de ces épreuves. Certaines compétitions en intérieur ne présentent que l'épreuve de maniabilité.

Le TREC attelé comporte un "routier" de 15 à 25 km et 20 "difficultés" qui simulent celles qu'on peut rencontrer en cours d'une randonnée.

L'attelage ne nécessite pas une condition physique olympique, ni même de savoir monter à cheval.
Elle demande une connaissance de l'éthologie pour comprendre les réactions du cheval, de l'application et de la patience pour acquérir les bons gestes, la bonne intonation de voix et un bon sens de la sécurité pour éviter de mettre en danger son équipage.
   

En principe, tous les chevaux aptes à la selle peuvent être attelés. Néanmoins, certaines races expriment des qualités et des aptitudes particulières.
Les poneys sont généralement bien adaptés à l'attelage, les plus grands comme les Haflingers conviennent bien aux attelages sportifs.
Parmi les chevaux, les Cobs, les Lippizans, les selles Français de modèle anglo-normand, les Mecklembourgs, les Trakheners, etc. sont de bons chevaux d'attelage. Des chevaux de trait léger, endurants et rapides, comme le Boulonnais, le Percheron, le Postier Breton se révèlent intéressants si, lors des épreuves, la maniabilité et le fond priment sur la vitesse.

L'Apprentissage

Pour mettre en condition une monture que l'on destine à l'attelage, il est besoin d'une préparation spécifique.
En un mois, un professionnel peut très bien rendre apte à l'attelage votre compagnon de randonnée.
L'apprentissage doit être exécuté avec patience et douceur. Un cheval d'attelage est attentif et docile et doit assimiler sa nouvelle fonction de traction et non plus de portage.
Le code verbal acquis lors du travail à la longe sera reconduit par le meneur au sol, aux longues rênes, puis depuis son siège.
Le travail de la station immobile fait partie de l'éducation de base. Le mouvement du véhicule qui le suit devra, lui aussi, être parfaitement intégré. N'oublions pas que le cheval est, à l'état sauvage, un peureux qui fuit au triple galop. On comprend mieux la présence des œillères qui évitent toute distraction visuelle.
Reste la distraction auditive. L'éducation du cheval comportera des séances visant à faire accepter les bruits qu'engendre le déplacement d'une carriole.

Garnir

L'élève disposera d'un harnais qui ne blesse pas et qui donne suffisamment de liberté aux mouvements. Si on use d'un collier, on doit le présenter à l'envers (la partie la plus large vers le haut) pour passer la tête du cheval avec plus de commodité. Arrivé en haut de l'encolure, on le retourne (la partie la plus large vers le bas) pour le mettre en place. On met ensuite la sellette en sanglant légèrement. Prendre garde à ne pas laisser prendre de poils par la sous-queue.
Le cheval a accepté par étapes successives tous les éléments du harnais, le contact des traits sur son arrière-main ne pose plus de problème, les divers ordres sont enregistrés, la station immobile est acquise sans qu'on soit obligé de la tenir en main, les bruits et mouvements divers sont acceptés sans mouvement d'humeur et le reculer dans les brancards est impeccablement assimilé : on peut passer à la phase de l'attelage proprement dite.

Atteler

Cette action doit se faire dans le calme, surtout la première fois.
La voiture est amenée au cheval, les brancards sont levés au-dessus de son arrière-main, puis passés dans les porte-brancards. Accrochez ensuite les traits au bas-cul à l'avant de la voiture, ajustez la sous-ventrière et serrez-la.
Les guides sont prises en main au sol pour reprendre en situation réelle le travail en longues rênes. La sensation pour le cheval est nouvelle et il convient donc de ne pas se précipiter et de renouveler cette partie autant de fois que nécessaire. La mise à terre des brancards demande autant d'attention que leur mise en place.
Une fois cette nouveauté assimilée, la mise en mouvement du cheval est possible sur un sol plat et sans embûches. En rassurant le cheval et en le stoppant dès qu'on sent une inquiétude de sa part, on assure une progression efficace. Chaque étape, brève mais fréquente, doit se terminer par une réussite.
Lorsque l'animal est calme et que vos ordres sont suivis, vous pouvez monter dans la voiture. Un assistant tient le cheval en main. Répartition des figures exécutées au sol. Les ordres venant de plus haut dans l'espace peuvent perturber un moment le cheval attelé. Imperceptiblement, au fil des séances, l'assistant va se faire de plus en plus discret, puis il prendra l'animal en longe pour enfin lâcher complètement la direction des opérations au meneur.
L'expérience de la première sortie hors de l'espace clos se fait avec le même type de cheminement, l'assistant au sol n'abandonnant son poste qu'après une mise en confiance totale.

La préparation d'un cheval pour l'attelage présente un risque accentué par la présence du matériel. Un affolement tournerait à la catastrophe, contrairement à la selle, une voiture est dangereuse pour le cheval qui s'emballe.
L'apprentissage doit être entrepris avec le plus grand sérieux. Mieux vaut confier ce travail à un professionnel.

 

   

On trouve assez facilement des clubs qui possède un poney acceptant les brancards d'une petite voitures pour promener les enfants, mais pour apprendre réellement la conduite d'un attelage, des clubs bien spécifiques existent.
(2.381 clubs recensés)

Infos : http://www.ffe.com

   

Histoire

Autrefois, lorsque les voitures hippomobiles étaient le moyen de transport quotidien, les compétitions d'attelage étaient confinées au cercle fermé des parieurs privés. Des hommes, généralement issus de la petite noblesse, confrontaient leurs chevaux et leurs équipages.
Par exemple, en 1750, à Newmarket, deux comtes parièrent l'énorme somme de 1 000 livres qu'un cabriolet attelé à quatre chevaux pouvait couvrir 30 km en moins d'une heure. Grâce à l'emploi de Pur-sang, ils gagnèrent leur pari avec sept minutes d'avance.

De nos jours, l'attelage est devenu un sport faisant l'objet de compétitions officielles. Cette discipline est encore relativement nouvelle sur la scène internationale. La première manifestation internationale d'attelage eut lieu en Suisse, en 1970, en grande partie grâce à l'enthousiasme du prince Philippe d'Angleterre, duc d'Édimbourg, alors président de la Fédération équestre internationale.