LA CRUCHADE ou ESCOTON |
Curchade, millade ou cruchade dans la Grande Lande, escaoùton en Chalosse ou en Marensin, escauton ou escoton. Cette bouillie est avec le pain, la base de l’alimentation, et parfois, quand les temps sont difficiles, elle est même la seule alimentation. On la retrouve à tous les repas, toute l’année, et il est possible de l’accommoder de diverses façons, chacunes des régions des Landes ayant la sienne. Les ingrédients sont simples : Les gourmands peuvent tremper dans le fond du chaudron des petits morceaux de pain grillés sur les deux faces…. Une fois refroidie et coupée en tranches épaisses,
la cruchade peut être mangée telle quelle, comme du pain
et accompagnée de lard ou tartinée de graisserons. Tantôt,
on l’émiette dans du lait sucré, on la grille et la
saupoudre de sucre. Laissé dans son assiette, on peut ménager un trou au milieu de l’escaoùton et y mettre de la graisse de jambon chaude dans laquelle on a fait frire des oignons. On déguste à la cuillère en débutant par les bords et en trempant les morceaux dans le réservoir du milieu. |
Lorsque l’on fait des confits, la graisse et les menus morceaux de viande d’oie ou de porc qui restent au fond de la marmitte après la cuisson, peuvent aussi servir de base à la préparation de la cruchade. Il est également possible de mélanger farines
de maïs et blé, mais pour beaucoup elle est consommée
dans sa forme la plus simple : la pauvreté ne permet pas d’y
rajouter quoique que ce soit ni de varier la farine. |
Comme la cruchade de maïs a été longtemps la seule alimentation de beaucoup de landais et que cette céréale n’est pas un aliment complet, ceux qui ne consommaient rien d’autre ont été affligés d’une maladie, aux troubles cutanés et neurologiques sévères, due à la carence de vitamine PP : la pellagre. Ces troubles touchaient une grande proportion de la population et étaient remarqués par tous les observateurs se rendant dans la région. |