La Légion d'Honneur

C'est le 29 floréal an X, (20 mai 1802), qu'a été votée la loi créant la Légion d'Honneur. Depuis, au moins cinq Destribats en ont été décorés, mais un seul dossier est du domaine public. D'après ce dossier, voici une partie de ce qu'a été la vie de Jean Destribats, Chevalier de la Légion d'Honneur.

Jean est né le 25 octobre 1838 à Rivière, dans les Landes, commune où ses parents résident et où son père, Gabriel, né le 26/08/1790 à St Jean de Marsacq, fils de Pierre D. et de Souharse marie, est cantonnier. Sa mère, Marie Laborde, née vers 1800 à Tartas, fille de Laborde Dominique et de Fargues Marie, est cultivatrice.

Jeune soldat de la classe 1858, Jean est incorporé au 24ème Régiment d'Infanterie de Ligne le 12 juin. Quelques jours plus tard, le 23 juin, il part pour l'Afrique où dès le 11 janvier 1860, il est nommé Caporal.

Il revient en France le 1er mars 1860. Le 1er février 1861, il devient Caporal fourrier, puis Sergent fourrier du 1er mai au 26 mai, date à laquelle il est déchargé de la fonction de fourrier.

C'est avec ce grade de sergent qu'il retourne brièvement en Afrique pour accompagner un détachement du 26 juin au 6 juillet 1861.

A partir de septembre 1861, il continue à gravir les échelons : Sergent fourrier puis Sergent major le 1er novembre toujours en 1861, Adjudant le 13 juillet 1865.

Il change de Régiment pour le 23ème d'Infanterie de Ligne le 11 mars 1868. Il est alors Sous-Lieutenant et part pour l'Allemagne le 14 août 1870 où il passe Lieutenant en septembre avant d'intégrer le 107ème Régiment d'Infanterie en novembre et devenir Capitaine en décembre.

Il revient en France le 7 mars 1871, change encore de Régiment, le 7ème d'Infanterie de Ligne le 21 mars 1871 où il restera jusqu'en juin 1872 avant d'être affecté au 20ème d'Infanterie, matricule 547. C'est là qu'il est nommé Capitaine Adjudant-major, le 30 août 1877.

Il est à noter que pendant toutes ces années, il n'a pas été blessé, et que son dossier ne porte pas de mention d'action d'éclat ni de citation. Il est décrit comme mesurant 1m65, avec des cheveux et sourcils noirs, un front bombé, un nez gros, une bouche large, un menton rond et un visage ovale

Alors qu'il est déjà Capitaine, affecté au 7ème d'Infanterie en garnison à Saint Brieuc, dans les Côtes d'Armor (à ce moment là Côtes du Nord), Jean se marie.

Ses parents sont tous les deux décédés, Gabriel le 18 septembre 1862 et Marie le 22 février 1869 à Saint Geours de Maremne, dans les Landes.

Jean épouse donc le 29 novembre 1871, Augustine Angèle Maisonneuve, native de Saint Brieuc. Elle a 30 ans, est sans profession, son père est décédé et sa mère, Anne Reine Hommay, résidente à Saint Brieuc, est " présente et consentante au mariage " de sa fille.

Consentement également donné par le Ministre de la Guerre le 23 courrant. Le jeune couple a établi un contrat de mariage la veille chez Maître Hérault, notaire à Saint Brieuc.

Napoléon Ier, fondateur de  la Légion d'Honneur

Le Capitaine Adjudant Major Jean Destribats du 20ème Régiment d'Infanterie de Ligne, basé à Montauban, est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur, numéro d'ordre des matricules 29364, sur proposition du Ministre de la Guerre datant du 18 janvier 1881.

La décoration lui est remise par le Colonel Denis, commandant de son régiment, après avoir fait prendre les armes à la troupe et l'avoir placé devant le front de bataille.

C'était le 4 février 1881, à Montauban, Jean avait 43 ans.

Il signe le récépissé de la médaille deux jours après, le 6, et s'aperçoit que son nom est mal écrit. En effet, le " s " final à été omis. Ce que bien évidemment il signale, et qui vaut un échange de correspondance entre son Régiment et la Chancellerie. A la vue de la copie de son acte de naissance comparé au décret de nomination, l'intendant militaire et le conseil d'administration dont il dépend font le nécessaire, et l'erreur étant corrigée, quelques temps plus tard, le 11 mars, il reçoit le brevet correctement libellé.

L'attribution du titre de Chevalier de la Légion d'Honneur se double d'un traitement annuel de 250 francs, payable par moitié chaque semestre à compter du 18 janvier 1881. Jean percevra cette somme pour la dernière fois le 26 mai 1894.

En effet, c'est à Abbeville dans la Somme, où son changement d'affectation au 128ème Régiment d'Infanterie l'avait amené, que le Major Jean Destribats va mourir, le 13 septembre 1894, d'un cancer du foie. Il allait avoir 56 ans.

 

La Médaille de Saint Hélène

Cette médaille récompense les quelques 390000 soldats survivants en 1859, qui ont combattus au côté de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792 à 1815. Cette distinction était accompagnée d'une aide financière attribuée aux seuls indigents.

Elle a été crée par Napoléon III. A ce stade de nos connaissances, nous avons trouvé deux personnes portant le nom de famille de Destribats qui ont reçu cette distinction plutôt tardive, voici le peu que nous savons d'eux.

 

- Etienne Destribats, était en août 1859 âgé de 80 ans, ancien ouvrier vivant à Josse dans les Landes. A cette époque, il est considéré comme indigent par le maire de sa commune.

- Arnaud Destribats, vivait à Saint Vincent de Tyrosse en août 1857, où il était laboureur-propriétaire. Il est entré au service au 2ème Régiment d'Artillerie des Marine en 1812, est allé en Prusse, et est rentré en 1814. Le maire note en marge au sujet d'une pension liée à la distinction : " n'a rien obtenu, il n'est point indigent ". En 1857, Arnaud avait 64 ans, il n'avait donc que 17 ans environ à son incorporation.

Il semblerait que ces deux hommes aient des dossiers militaires aux Archives des Armées, à Vincennes. Nous n'avons pu encore les consulter.