Les landais et la littérature

Barranx Serge Despax Emile Larribau Joseph
Benoit Pierre Doussy Victor De Pesquidoux Joseph
Delbousquet Emmanuel Labèque Loys Rameau Jean

Barranx Pierre (1867-1959), pseudonyme de Joseph Vignau, né en Chalosse.

Serge Barranx a écrit six à sept romans pour le grand public, romans qui, pour la plupart, ont pour cadre le département des Landes et plus particulièrement, la Chalosse et la Grande Lande. Il a reçu, pour son œuvre, le Grand Prix de Littérature Régionaliste et " La Nore " a été couronnée par l'Académie Française. Authentiquement landais, il est profondément fidèle à sa région.

" Ses romans, écrit Charles Lafargue, couvrent en gros la période de 1890 à 1920 et enregistrent la rupture apportée à la vie rurale par la Grande Guerre. Barranx s'y fait le peintre d'une société fortement hiérarchisée, d'une société qui prend appui sur un lointain passé : celle des " mestres " et des " daünes ", gros propriétaires fonciers tirant leurs revenus du métayages de leurs terres … Venue du fond du Moyen Age, la condition respective des uns et des autres n'avait guère variée depuis des siècles… Il signale changement de mentalité des soldats revenus du front, les premiers syndicats, les premières grèves d'agriculteurs et de résiniers… la plus-value des résines, l'enrichissement des affairistes des bois ou des fournisseurs aux armées, les débuts de l'exode rural … ".
Barranx Pierre

 

" Harassoune ", son deuxième roman paru en 1910 ne reçut à l'époque qu'un succès d'estime.

Serge Barranx reste alors treize ans sans publier de nouveaux romans.
Dans " La Daüne " et les romans qui suivront, il change de registre et s'attache à peindre le milieu âpre et difficile des Landes qu'il connaît bien, le tissu des jours des ses héros dans les traditions de l'époque et l'ambition et la réussite de quelques-uns. Avec " La Daüne ", il est le premier à rendre hommage à ce personnage propre semble-t-il à la région, à cette maîtresse-femme " qui règne sur un domaine … femme de tête, de cœur, … qui perçoit le redevances, connaît le cours des grains, le prix des bestiaux et dont l'autorité s'étend sur ses terres … et sur ses serviteurs … toute à une tâche que lui ont laissée des générations dont elle sent au plus profond de son être les fidélités "

Longue carrière littéraire d'où émergent, parmi de nombreux ouvrages et romans, trois œuvres éminemment landaises :
La Daüne, évocation de mœurs patriarcales, plainte éternelle du vent dans les grands pins,
Harrassoune, reflet des coutumes anciennes de la Chalosse et
La petite ville qui dormait, (Mont-de-Marsan),
trois romans plantés dans le décor essentiellement landais à la fin du XIXe siècle.


Benoit Pierre (1886-1962), né à Albi


Fils d’un colonel originaire des Landes, Pierre Benoit vécut une partie de son enfance en Algérie et en Tunisie, où son père se trouvait en poste. C’est là-bas qu’il fit ses études secondaires et entama son droit. Après son service militaire, il poursuivit à Montpellier des études de lettres et d’histoire. Licencié ès lettres, il devait échouer à l’agrégation d’histoire en 1910.
S’étant engagé dans l’administration, il fut d’abord fonctionnaire au sous-secrétariat des Beaux-Arts, puis au ministère de l’Instruction publique jusqu’en 1922.
Mais sa véritable vocation était la littérature, dans laquelle il débuta en faisant paraître avant la guerre des poèmes et un recueil de vers (Diadumène).
En 1918, il publia son premier roman Kœnigsmark (ce dernier aura le privilège, des années plus tard, d’inaugurer la collection du Livre de Poche chez Hachette, dont il porte encore aujourd’hui le numéro 1). Son second roman, L’Atlantide, plein de ses souvenirs tunisiens et algériens, fut publié l’année suivante et obtint le grand prix du roman de l’Académie française.
Romancier fécond, Pierre Benoit donna par la suite près d’un livre par an. Citons entre autres Le Lac salé (1921), Les Suppliantes (1921), Mademoiselle de la Ferté (1923), La Châtelaine du Liban (1924), Le Puits de Jacob (1925), Le Soleil de minuit (1930), Le Déjeuner de Sousceyrac (1931), Les Environs d’Aden (1940), Lunegarde (1942), Aïno (1948), Les Plaisirs du voyage (1950), Ville perdue(1954), Montsalvat (1957), Le Commandeur (1960).

Benoit Pierre
Romans d’aventure aux mille énigmes, les histoires de Pierre Benoît célèbrent souvent la femme, sous les traits d’héroïnes dont le prénom commence toujours par la lettre A. Par une autre coquetterie d’auteur, l’écrivain tenait aussi à donner à tous ses romans le même nombre de pages.


Président de la société des gens de lettres de 1929 à 1930, élevé au grade de commandeur de la Légion d’honneur, Pierre Benoit fut élu à l’Académie française le 11 juin 1931.
En 1959, Pierre Benoit devait être démissionnaire de l’Académie pour protester contre le veto du général de Gaulle à l’élection de Paul Morand. Mais l’Académie ne reconnaît pas la démission de ses membres, le démissionnaire étant seulement autorisé, s’il le souhaite, à ne plus assister aux séances.

Le roman Mademoiselle de La Ferté se déroule à Dax tandis que dans Duadumène et autres romans, on trouve des réminiscences qui rappellent avec nostalgie les Landes.


Delbousquet Emmanuel (1871-1902). Né à Sos dans le Lot et Garonne, à la lisière du département des Landes.

Poète, conteur romancier. Sa vie brève ne lui permit pas de donner toute la mesure de son immense talent, puisé durablement dans la sève riche du terroir. Cotemplateur d'agrestes paysages landais, fin analyste de l'âme paysanne, il parcourut inlassablement à cheval les pistes forestières, s'aventurant jusqu'à l'océan, se pénétrant des joies que les paysages et les gens d'Albret, de l'Armagnac, du Marsan et du Marensin lui procuraient.
Ses romans Mazareilh, Miguette de Cante-Cigale, Margot et surtout l'Ecarteur, une fois lus, s'incrustent dans la mémoire et restent inoubliables.
L'Ecarteur fut produit par FR3 en 1962 et obtint un vif succès.

 


Despax Emile (1881-1915), né à Dax.

Se destinait à la carrière préfectorale. Mort au champ d'honneur en 1915.
Poète délicieux. Il a laissé notamment : Au seuil de la Lande et surtout La maison des Glycines.
"Sa muse, a-t-on écrit, est triste et tourmentée par l'obsédante pensée de la douleur et de la mort".

Les Dacquois témoignent une particulière tendresse pour Emile Despax. Ils lui ont érigé une stèle dans un square de la ville.


Doussy Victor (1878-1953), né à Soustons.

Longtemps curé à Taller, village du Marensin. Poète, il fut dans les thèmes lyriques la cigale de son pays natal qu'il aimait passionnément. Mêlé à la vie littéraire parisienne et à celle du Mercure de France, Victor Doussy honora les Landais par son œuvre hypersensible, prnassienne. Il n'a été publié qu'un seul de ses recueils. Son œuvre est disséminée dans des revues et publications diverses.

 


Labèque Loys (1869-1945), né à Léon dans le Marensin, tout comme son ami Doussy.

Une vie vagabonde qui rappelle celle d'Arthur Rimbaud ou de Monfreid, une vie qui contraste avec l'œuvre d'un mysticisme curieux et qui reflète heureusement les lueurs secrètes des étangs landais. Elle est imprégnée d'effluves des pignadas, s'apparente à Lautréamont et Claudel. Poèmes primitifs, Poèmes visionnaires, Poèmes expiatoires, toutes ses cantates sortent d'un orgue dont les sons partent de la terre pour monter vers des sommets évangéliques.

 


Larribau Joseph (1871-1928), né à Poyanne, en Chalosse.

Son ami Gérard Badbedat a réuni sous le titre Poèmes de Jean Poyanne (pseudonyme de Larribau), l'œuvre poétique de cet universitaire et humaniste qui n'a jamais oublié sa terre natale à laquelle il a élevé un hymne pathétique,
Des pins à l'infini pleurent leurs larmes d'or ( extrait d'une strophe incantatoire de Larribau)

 


de Pesquidoux Joseph (1869-1946), de l'Académie Française, né au Houga (Gers) tout à fait à la limite des Landes.

Serge Barranx a dit de lui : "Ne sera-t-il pas toujours pour nous le prestigieux ordinateur de nos coutumes rustiques, le puissant évocateur d'une terre aux beautés méconnues et ne trouvons-nous pas, nous qui avons goûté la douceur de ces temps presque défunts, dans Chez nous, Sur la Glèbe, Livre de raison, comme une noble image rendue à une vie de dignité et de labeur, d'attachement plutôt que de servitude qui tend à s'effacer dans l'évolution rapide de nos landes rustiques ?"
Il y a dans cette glorification des existences et de ses devoirs modestes du passé mieux qu'une poésie virgilienne, un souffle de grandeur qui la hausse au palier de l'épopée humaine.

 


Rameau Jean (1858-1942), de son vrrai nom Laurent Labaigt, né à Gaas en Chalosse.

Romancier et poète le plus prestigieux des Landes. La longue liste de ses œuvres témoigne d'une richesse d'inspiration qui lui a permis de glorifier l'amour de la nature et de son terroir. Le mirage de la capitale l'a trompé : il s'est retiré dans les dernières années de sa vie à "Pourtaou", son domaine à Cauneille, près de Peyrehorade.
En leur temps, les romans de Jean Rameau eurent une très grande vogue populaire. Ceux qui se rattachent aux Landes sont Le Bonheur de Christianne, Tendre Folie, Amis des Montagnes.

 

Rameau Jean
 
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