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Page largement inspirée de la plaquette "La forêt
des Landes de Gascogne"
éditée par le syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest. |
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L'histoire
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A l'origine, la région des Landes était un vaste marécage insalubre, une étape redoutée par les voyageurs. "Bientôt, cependant, nous rentrons dans ces
landes, ces immenses landes, ces landes à perte de vue, où
rien ne repose les yeux, si ce n'est la gruyère, où rien ne
les fixe au loin, si ce ne sont quelques troupeaux décharnés,
conduits par des bergers à demi sauvages.
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La forêt et l'élevage
constituent l'essentiel des activités des populations, seuls
sont cultivés et boisés les bords des ruisseaux. Là, se serrent
les villages perdus au milieu d'immenses surfaces stériles.
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Mais sous la menace permanente, d'abord
du sable, puis de l'eau, dès le début du XVIIIe siècle, des hommes
cherchent à arrêter les dunes poussées par le vent et l'océan.
Poursuivant les études et les expériences des frères DESBIEY et du
Baron CHARLEVOIX de VILLERS, BREMONTIER développe vers 1780 les
travaux de fixation qui sont poursuivis encore aujourd'hui. Ils commencent par installer des plantes, comme l'oyat, dont les racines très longues et touffues provoquent une sorte de feutrage retenant le sable. On peut alors semer des pins sur les versants orientaux des dunes en ajoutant des graines d'ajoncs et de genêts (fixateurs d'azote), le tout recouvert de branchages pour éviter que le vent n'emporte les semis. |
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Une fois les sables stabilisés, les paysans se
mettent à assainir l'intérieur de cette vaste région. La loi de 1857 impose même aux communes d'assainir et d'ensemencer les terrains leur appartenant. A défaut, ces terrains doivent être vendus aux particuliers sinon l’État prend l'initiative des travaux, se remboursant plus tard sur le produit des futures coupes. Parallèlement, un réseau de routes agricoles et de voies ferrées est implanté, ce qui facilite les échanges et le travail. Les revenus de la gemme s'accroissant, la Forêt les Landes deviendra le plus grand massif d'Europe. |
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DESBIEY Louis-Mathieu , né en 1734 à Saint-Julien-en-Born, et qui avait fait ses études au collège des Barnabites de Dax, a été ordonné prêtre dans le diocèse de Bordeaux dont dépendait alors le Pays de Born. Devenu en 1767 bibliothécaire du collège de la Madeleine (aujourd’hui Lycée Michel-Montaigne) et élu la même année en membre de l’Académie royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, il rédige en 1774 un mémoire que « la meilleure manière de tirer part des landes de Bordeaux quant à la culture et à la population », qui est honoré d’un prix de l’Académie : il y préconisait la fixation des dunes par des semis de pins. Ayant refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé, il est contraint de se réfugier en Espagne. Il n’en rentrera qu’en 1802. Nommé chanoine honoraire de la cathédrale de Bordeaux, il collabore à la Bibliothèque historique de la France. C’est encore à Bordeaux qu’il meurt en 1817. D’après Mémoire des Landes, Dictionnaire biographique, Cehag, Mont-de-Marsan, 1991.
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CHAMBRELENT François Jules St-Hilaire , né à St-Pierre (Martinique) le 17 février 1817, entre à Polytechnique en 1834 et en sort ingénieur des Ponts-et-Chaussées. Affecté en Gironde, il invente un système pour fixer les dunes littorales, puis assure l'écoulement des eaux du plateau landais, plante chênes et pins, invente des puits filtrants, dirige les travaux du canal déversant les eaux de l'étang de Lacanau dans le bassin d'Arcachon, etc. Chambrelent ne parvint à convaincre son administration du bien-fondé de sa théorie (l’assainissement avant le boisement) qu’en l’expérimentant sur une propriété acquise sur ses deniers à Pierroton (Gironde). L’effet démonstratif fut décisif puisque le 19 juin 1857, l’état promulgua la fameuse loi sur l’assainissement et le boisement des landes communales. Et la tendance au reboisement gagna les propriétaires landais, qui s’adaptaient au déclin avéré de l’activité pastorale. Élu par l'Académie des Sciences en 1891, il meurt le 11 novembre 1893. "L’École polytechnique", Société des Amis de l’École, Paris,
Gauthier-Villars et Cie, 1932, p. 220. |
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