La forêt des Landes

Page largement inspirée de la plaquette "La forêt des Landes de Gascogne"
éditée par le syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest.
Le boisement
 
Préparation du sol
 

Le sol sablonneux des Landes ne garde pas l'eau pendant les étés trop secs.
Mais certaines zones, dites landes à molinie, sont engorgées, durant les hivers pluvieux, à cause de la remontée de la nappe phréatique.

Il a fallu remédier à cet inconvénient, conséquence d'une topographie trop plate, par la création d'un réseau de fossés qui assurent le bon écoulement des eaux superficielles.

Au contraire, l'absence de relief rend la pénétration facile. C'est pourquoi de nombreuses pistes forestières ont été créées pour répondre aux besoins de la lutte contre l'incendie et pour favoriser l'entretien des forêts et de l'enlèvement des produits des coupes.

Les pistes classiques bordées de deux fossés à bords dissymétriques mesurent 12 m de largeur, pour une trouée de 20 m dans le massif forestier.

On utilise très souvent des demi-pistes de 6 m de largeur en étalant la terre à côté des fossés en création : ceci permet de réaliser une économie de moyen et d'espace (12 m de large en tout).

Les anciens pare-feux de grandes largeur (50 m à 100 m) posent aujourd'hui des problèmes d'entretien. On a tendance à conserver une piste bien entretenue pour permettre le passage des pompiers et on met en culture agricole ou forestière la partie restante (champ de maïs ou ligniculture bien entretenue).

 


L'installation du boisement

 

On distribue 1000 à 1500 plants par hectare suivant des lignes équidistantes de 3,5 m à 4,5 m.
Les plants sont mis en place de novembre à mars, mais cette période peut être allongée en dehors des mois secs d'été.
Quand le reboisement est réussi, il faut ensuite procéder à une série d'intervention sylvicoles bien dosées et réalisées au meilleur moment pour obtenir une forêt de bonne croissance.

 

Les dépressages : Quand la germination est correcte, les jeunes semis apparaissent en nombre : on en compte parfois plus de 10 par mètre linéaire.
Il faut réduire cet effectif pléthorique pour éviter des problèmes de concurrence qui nuisent au développement des jeunes pins. On procède alors au premier dépressage, vers 2-3 ans, qui conserve environ 1 pin par mètre de ligne, soit 2 500 par hectare.
L'opération doit être renouvelée vers 5-6 ans, c'est le deuxième dépressage qui laisse environ 1 pin tous les 2 mètres, soit 1 200 à 1500 tiges par hectare.

 
Les dégagements : Avant d'atteindre 1 mètre de hauteur, vers 2 à 3 ans, les jeunes pins peuvent être concurrencés par une végétation herbacée très haute (fougère, ajonc) ou très gourmande en eau (graminées). Il est nécessaire de réduire pour quelque temps cette présence gênante. On y parvient par des entretiens mécaniques avec des rouleaux landais ou des girobroyeurs.
Le regonflage : Quand le jeune boisement a pris son essor, après 3 ou 4 années, on complète parfois le travail du sol initial par une intervention dans l'interligne avec charrue et disque lourd.
On apporte souvent à cette occasion un complément d'engrais phosphaté quand la dose de départ a été volontairement faible.

L’élagage : Opération qui consiste à ébrancher un arbre pour éviter la formation de gros nœuds dans le bois. En agissant quand l'arbre est fin (moins de 50 cm de circonférence), on obtiendra des arbres adultes au tronc composé d'une importante proportion de bois sans nœud.
Réalisé sur 5 à 6 m de hauteur, cette opération améliore considérablement la valeur marchande des coupes car le bois produit est de meilleure qualité.
 

Les éclaircies : Elles consistent, comme les dépressages, à diminuer la densité des arbres d'une parcelle pour augmenter régulièrement leur espace vital.
A cette occasion, les arbres dépérissants, parasités, mal conformés, sont éléminés pour améliorer progressivement la qualité du boisement restant.

On procède généralement à 4 ou 5 éclaircies entre 12 et 35 ans de façon à obtenir 250 à 350 pins par hectares qui seront exploités lors de la coupe rase entre 40 et 50 ans.

 
La coupe rase : La coupe rase est le point final du cycle forestier ; les arbres sont arrivés à maturité, ils peuvent alors être abattus.
Le conserver sur pied trop longtemps aboutirait à perdre le bois. Par ailleurs, toute la forêt régresserait car les arbres morts attirent les parasites qui s'attaqueraient aussi aux arbres sains environnants.