Le gemmage consiste à entailler un pin pour qu'il produise de la résine afin de cicatriser cette blessure.

Sans regretter son sang qui coule goutte à goutte,
Le Pin verse son baume et sa sève qui bout,
Et se tient toujours droit sur le bord de la route
Comme un soldat blessé qui veut mourir debout.

Le pin des Landes (Th. G.)

 

De nouvelles entailles (ou cares) sont pratiquées tous les 5 à 6 jours.

Famille du résiner

C'est avec le hapchot que le gemmeur entaille le pin.
La résine est recueillie dans des petits pots que l'on accroche en bas de la cicatrice.

 

Fin de la récolte : après de trop nombreuses entailles, l'arbre est à bout et on le "saigne à blanc" pour récolter les dernières gouttes de résine.

Attelage landais transportant de la résine

Fabrique de barils pour loger la colophane

Remarquez la pose (tout à fait naturelle) des figurants en habits du dimanche pour montrer leur travail.
Le patron est assis à droite avec un costume complet 3 pièces et la pipe au bec.

               

Une usine de résineux

Après distillation, on obtient deux produits : l'essence de térébenthine et la colophane ou brai.

Une usine de produits résineux

Entollulage des colophanes

 

La colophane est le résidu solide obtenu après distillation de la gemme de pin.
Dans les Landes, où elle était produite en quantité, la colophane portait le nom gascon d'arcanson, qui est à l’origine du nom de la ville d’Arcachon.
Cette résine a les propriétés de coller et d'imperméabiliser.

« Cette résine de pin, autrefois produite à Colophon, en Asie Mineure, est indispensable au travail des crins : c'est elle qui leur confère l'aspérité dont ils ont besoin pour frotter les cordes du violon. Si la mèche de l'archet était enduite de savon, elle ne produirait aucun son. Ce sont les grattements de ces milliers de rugosités qui tirent la corde et la laissent repartir. Tout cela est bien évidemment invisible à l'œil nu, mais dans cette combinaison des crins et de la colophane, tout se passe comme si des milliers de petits doigts onglés exécutaient une sorte de pizzicato continu. Ainsi naît la vibration. De cette mécanique microscopique éclot la voix du violon. »
Yehudi Menuhin, La légende du violon 

Maison du résinier au milieu des bois
avec son poulailler au premier plan