Les muscles striés (muscles rouges) créent le mouvement, ils sont animés par la volonté du cheval.

Les muscles lisses ou viscéraux (muscles blancs), agissent par réflexes, d'une manière inconsciente, indépendamment de la volonté du cheval.

Le cœur (muscle cardiaque) est un cas particulier : il est à la fois strié et viscéral.
Sa contraction est involontaire.

 

 
 
 

Le métabolisme musculaire

On appelle métabolisme l'ensemble des processus de production et d'utilisation de l'énergie. La façon dont les muscles la produisent et l'utilisent permet de distinguer deux types de fibres musculaires :
- le métabolisme aérobie utilise de l'oxygène pour produire de l'énergie ;
- le métabolisme anaérobie n'utilise pas d'oxygène pour produire de l''énergie.

Métabolisme musculaire aérobie

Le métabolisme est aérobie quand le muscle brûle ses combustibles, le glucose et les acides gras, en utilisant l'oxygène et des enzymes pour produire l'énergie.
Cette méthode est la plus efficace pour produire de l'énergie car le métabolisme brûle complètement les combustibles sans former de sous-produits toxiques. Les sous-produits du métabolisme musculaire aérobie sont le dioxyde de carbone (gaz carbonique) et l'eau, non toxiques et facilement éliminés des muscles par le sang. C'est pourquoi tous les chevaux de compétition doivent suivre un entraînement aérobie, quelle que soit leur spécialité.
Les cellules musculaires fonctionnant en aérobiose produisent l'énergie dans des "usines" cellulaires spécialisées appelées mitochondries qui décomposent le glucose et les acides gras en produisant de l'énergie, du gaz carbonique et de l'eau. Ces processus sont compliqués, ce qui rend relativement lente la production d'énergie par métabolisme aérobie. Quand les muscles sont plus intensément sollicités, l'énergie doit être produite plus rapidement ce qui se fait par métabolisme anaérobie.

 

Métabolisme musculaire anaérobie

Dans le métabolisme anaérobie, les cellules musculaires brûlent leur combustible et produisent l'énergie au moyen d'enzymes, mais sans oxygène et l'énergie est produite plus rapidement mais moins efficacement qu'avec le métabolisme aérobie. Les acides gras ne peuvent pas être brûlés en anaérobie, alors que le glycogène peut l'être en aérobiose ou en anaérobiose. Il existe deux types de métabolismes anaérobies utilisant chacun un combustible différent, la phosphocréatine ou le glycogène.

Premier type

Le premier type de métabolisme anaérobie se produit quand le cheval accélère et fournit une pointe de vitesse en sortant du starting box. À ce moment de l'épreuve, les muscles utilisent la phosphocréatine comme combustible. Fortement énergétique, elle permet le travail musculaire très intense nécessaire pour l'accélération lors d'un sprint ou pour un saut durant quelques secondes. L'énergie est fournie par la décomposition de la phosphocréatine qui ne nécessite pas d'oxygène. Il ne se forme également pas de sous-produits toxiques. Une impulsion considérable et une grande vitesse peuvent être fournies par le muscle alimenté par la phosphocréatine dont les réserves musculaires sont cependant très limitées.
Ces réserves sont épuisées au bout de quelques secondes et les muscles doivent alors recourir au métabolisme aérobie ou au second type de métabolisme anaérobie pour poursuivre une épreuve de sprint. La phosphocréatine est reconstituée en 3 minutes environ, mais les épreuves de sprint (comme les courses de Quarter Horse ou la course aux tonneaux) sont alors finies. On ne peut augmenter les réserves de phosphocréatine du muscle ni par la mise en condition ni par les régimes alimentaires.

Deuxième type

Le second type de métabolisme anaérobie se produit quand la respiration du cheval ne peut pas lui fournir suffisamment d'oxygène pour soutenir un effort intense. Les enzymes musculaires décomposent le glycogène pour fournir l'énergie sans utiliser d'oxygène. Ce type de métabolisme anaérobie donne un sous-produit toxique, l'acide lactique, dont une production excessive déprime les systèmes enzymatiques et limite la formation d'ATP. L'énergie disponible pour la contraction étant limitée, les muscles se fatiguent rapidement et leurs performances se dégradent.

 

Contraction musculaire

Le muscle du cheval est formé de milliers de fibres musculaires. La contraction coordonnée des fibres musculaires stimulées raccourcit le muscle et permet un mouvement. Le muscle est relié à un os par son tendon et son mouvement mobilise l'os et l'articulation qui lui sont associés. Des groupes de muscles volumineux propulsent le cheval ou le ralentissent. La pratique et l'entraînement améliorent le contrôle et la coordination des muscles et augmentent ainsi la précision, la force et la vitesse des mouvements.

 

Contraction concentrique

La contraction concentrique raccourcit le muscle. Pour illustrer simplement la contraction musculaire, on peut prendre l'exemple d'une échelle extensible complètement déployée pour représenter la fibre musculaire relâchée. La contraction raccourcit le muscle comme le glissement l'un sur l'autre des éléments de l'échelle se raccourcit et s'épaissit. Il en est de même de la fibre musculaire dans la contraction concentrique. Le déploiement des éléments allonge à nouveau l'échelle et détend la fibre musculaire. L'allongement et le raccourcissement de l'échelle demandent un travail, comme le fait le mouvement d'un muscle fléchissant une articulation.

Contraction excentrique

Un autre type courant de contraction musculaire est la contraction excentrique, dans laquelle le muscle est étiré. Ce type de contraction sert à surmonter la traction de la pesanteur lorsque tout le poids du corps est supporté par un membre. Si les muscles extenseurs n'effectuaient pas ce type de travail protecteur, les articulations se fléchiraient excessivement et seraient lésées. Un cheval descendant une colline escarpée ralentit son allure par un travail excentrique de ses muscles.

Contraction isométrique

Certaines fibres musculaires ne changent pas de longueur en se contractant et si la longueur du muscle reste la m^me sous l'effet d'une traction opposée exercée par un autre muscle, on parle de contraction isométrique. Un cheval sur l point de bouger est en contraction isométrique, comme le sont, par exemple, les chevaux de course devant le starting gate.

 

Renforcement des muscles

Toutes les formes d'entraînement renforcent les muscles du cheval. En même temps que s'améliorent l'utilisation de l'oxygène et la tolérance à l'acide lactique, ceux-ci apprennent à se contracter plus vite et avec plus de force, ce qui accroît la vitesse. De plus, le contrôle nerveux des muscles s'affine et la coordination musculaire s'améliore.
Le renforcement musculaire général du cheval est aussi important pour ses performances que l'acquisition des aptitudes propres aux différentes spécialités sportives. La force musculaire rend la tâche plus facile car elle retarde l'apparition de la fatigue en particulier dans les compétitions éprouvantes. des muscles forts réduisent le risque de faux pas susceptibles de léser les tendons, les ligaments ou les articulations.
Il est également important d'entraîner spécifiquement le cheval aux épreuves sportives auxquelles il participera. un cheval d'endurance doit être entraîné en terrain varié et à une vitesse correspondant à celle des compétitions. En revanche, un entraînement à l'endurance ne prépare pas suffisamment les muscles à répondre aux demandes soudaines d'énergie des exercices tels que les courses, le jumping ou le cutting. Si le cheval doit être engagé dans de telles épreuves, il doit y être entraîné spécifiquement.
Le renforcement de la musculature est un processus qui demande de nombreux mois. Ses effets s'additionnent aussi d'années en années. Après une courte période d'inactivité de quelques semaines, l'organisme retrouve une bonne condition plus rapidement qu'il ne l'avait acquise au début de l'entraînement. En plus des dispositions psychologiques et génétiques du cheval, le soin apporté à son entraînement détermine le niveau de ses performances et la durée de sa carrière sportive.

 

Exercice aérobie

Les muscles s'adaptent au type de sollicitation auquel ils sont soumis. Un cheval ne faisant que des exercices aérobies n'augmente pas le volume ni la force de ses muscles. La musculature plate des chevaux d'endurance comme les Arabes est l'exemple de l'effet des exercices aérobies. L'exercice aérobie se fait contre une faible résistance, mais de façon très répétitive, comme dans le trot en terrain plat, au même rythme et à la même vitesse sur des kilomètres. Il développe l'endurance, la précision neuro-musculaire et l'économie de mouvement. Il améliore également l'amplitude de mouvement des muscles et leur élasticité.

Exercice anaérobie

L'exercice anaérobie est au contraire un travail contre une forte résistance, avec un plus petit nombre de répétitions durant jusqu'à 30 secondes. Les courts galops à vive allure ou la montée rapide de côtes sont des exemples d'entraînement anaérobie. À chaque effort intense, les muscles épuisent rapidement leur réserve d'énergie et se reposent ensuite entre les efforts. Ces exercices augmentent le volume des fibres musculaires à contraction rapide.

 

 

Résistance

Comme exemple de l'effet de la résistance sur les muscles, on peut considérer le développement des muscles de l'encolure du cheval qu'on entraîne à accepter le contact du mors. Lorsque l'encolure est détendue et portée normalement, le ligament nucal étendu de la nuque au garrot soutient passivement la charge que représente la tête. Les muscles du dessus de l'encolure ne sont pas sollicités quand elle est détendue. Quand on demande au cheval de prendre appui sur le mors, sa tête agit comme un "poids" fournissant la résistance. Le cheval soutient alors sa tête et son encolure par un effort de ses muscles plutôt que par un soutien ligamentaire passif. un exercice régulier des muscles de l'encolure les développe et augmente le volume de l'encolure.

Pour augmenter la résistance dans un exercice aérobie, il faut inclure une allure plus rapide dans la séance d'entraînement. Par exemple, la montée d'une colline au trot sollicite davantage les muscles qu'une montée au pas.

 

Le travail sur une forte pente ou en colline sollicite et développe la musculature.
La résistance offerte à la montée par le poids du corps du cheval développe les muscles de ses postérieurs, de ses avant-bras et de ses épaules. La montée d'une colline au pas ou au trot sollicite séparément la musculature de chaque postérieur.
Quand le cheval accélère et passe au petit galop ou à un galop normal dans une montée, il se propulse par une poussée presque simultanée de ses deux postérieurs sur le sol. Il exerce les postérieurs comme un ensemble et sollicite considérablement les muscles de la croupe et du dos qui se renforcent en conséquence.
Le travail en descente renforce les muscles pectoraux et des avant-bras et des épaules ainsi que les quadriceps des postérieurs qui jouent un rôle de freins.

 

 
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