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La croupe |
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Le squelette de cette
région est formée par les coxaux
et le sacrum.
Leur soudure forme une ceinture osseuse
à laquelle on donne le nom de ceinture
pelvienne (bassin) qui protège la vessie, le rectum
ainsi que les organes génitaux.
Le coxal est formé lui-même de deux
os : en avant et obliquement de haut en bas, l'illium dont le
saillant forme en dehors la hanche et en arrière, presque
horizontalement, l'ischium qui correspond à la pointe de
la fesse. Ce sont les dimensions relatives de ces deux os qui
déterminent le développement et la direction générale
de la croupe.
La croupe se rattache au rein par une articulation
peu mobile (lombo-sacrée) et à la cuisse par une
articulation très mobile appelée coxo-fémorale.
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La ligne supérieure de la croupe, prolongeant
la ligne du dos et se terminant par la queue, s'appelle ligne sacrée. Elle sépare les deux faces latérales
de la croupe qui, suivant les individus, sont plus ou moins saillantes,
plus ou moins bombées et inclinées.
Il ne faut pas confondre la ligne sacrée avec la ligne
de la croupe qui sert à mesurer la dimension antéro-postérieure
de cette région et qui est déterminée par les pointes
de la hanche et de la fesse.
On dit qu'une croupe est belle quand elle est bien musclée, large,
bien inclinée et surtout longue. |
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Longueur
:
La longueur de la croupe est la qualité la plus
importante et les beaux types, dans n'importe quelle race, avec n'importe
quelle aptitude, n'ont jamais une croupe trop longue.
En effet, et malgré le rôle primordial des épaules
auxquelles il convient de laisser la plus grande responsabilité,
en matière de saut surtout, la plupart des mouvements qui rejettent
l'avant-main sur l'arrière-main ont leur centre d'action aux coxaux.
Ces os sont un levier dont le point fixe est à la cavité
cotyloïde, le bras de la résistance s'étend jusqu'à
l'extrémité de l'ilium et le bras de la puissance jusqu'à
la pointe de la fesse, c'est tout l'ischium, or il est évident
que le mouvement de bascule est d'autant plus facile et étendu
que le bras de levier de la puissance est plus long.
L'étendue des muscles et la direction la plus favorable
à la rapidité des allures sont fonction de la longueur de
la croupe. En effet, plus le coxal sert de base à des muscles longs,
plus la contraction de ceux-ci est grande, d'autre part, plus la pointe
de la fesse est loin, plus les muscles agissent perpendiculairement sur
le bras de levier qu'ils doivent mouvoir, plus leur action est puissante.
Il s'ensuit que la longueur de la croupe n'a cependant
pas la même importance suivant le but et que le gros trait avec
une musculature bien développée peut s'accommoder de croupes
courtes. |
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Direction
:
C'est la ligne ilio-ischiale (AB)
qui la détermine et, suivant l'angle que fait cette ligne
avec l'horizontale (XY), on dit que
la croupe est horizontale, inclinée ou oblique.
La croupe horizontale
a un grave inconvénient : c'est que, en prolongeant trop
la ligne du dessus, elle ne peut l'étayer et que les chevaux
ainsi constitués manquent de force et de résistance
dans l'arrière-main..
De plus, les muscles d'une croupe horizontale forment un angle trop
aigu avec leur bras de levier et se fatiguent plus vite parce qu'il
faut une force de contraction trop grande pour agir sur lui. Mais
la croupe ainsi faite a, par contre, des muscles fessiers plus longs
et leur action permet des allures plus rapides.
Aussi la croupe horizontale a-t-elle été recherchée
chaque fois qu'on a voulu favoriser la vitesse.
Avec la croupe inclinée
(angle de 30° à 35° avec l'horizontale) les muscles
fessiers, sans être beaucoup plus courts,sont plus forts.
Leur action est facilitée par une meilleure incidence, le
cheval se fatigue moins. Sans trop nuire à la vitesse, la
croupe inclinée fortifie la ligne du dessus. Elle devient
un point de force et forcément le cheval manie avec plus
de puissance.
Quand l'inclinaison de la croupe s'exagère,
on dit que la croupe est oblique. En
ramenant le membre postérieur sous la masse en raccourcissant
les muscles fessiers en ouvrant l'angle coxo-fémoral d'une
façon exagérée, elle s'oppose à la vitesse
et ne saurait convenir chez le cheval de selle. Mais la croupe oblique
est extrêmement puissante du fait du degré d'incidence
des muscles et de leur action sur le bras de levier fémoral,
et elle peut être recherchée pour le gros trait. |
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Quand la croupe est fortement oblique, on dit
qu'elle est avalée ou en
pupitre.
Quand les ischiums sont très courts, exagérant le défaut,
on dit que le cheval a la croupe coupée.
Les croupes avalées ont des muscles ischio-tibiaux sans longueur,
dont l'action oblique est sans étendue de contraction et les chevaux
ainsi constitués ne sont utilisables qu'au pas pour le trait. |
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Largeur
:
La croupe doit être considérée également
dans le sens de la largeur, d'une hanche à l'autre et aussi d'une
pointe de la fesse à l'autre.
Sans largeur de la croupe, point de musculature suffisante. Or elle est
indispensable avec une croupe longue et bien dirigée. Le cheval
peut fournir une grande vitesse pendant quelques minutes, il ne saurait,
sans largeur et sans développement des muscles, faire un travail
prolongé sous le poids parce que la pauvreté des muscles
marque la faiblesse du squelette.
Si, au contraire, la charpente osseuse disparaît
sous le développement des muscles quand, de chaque côté
d'un sillon médian, le cheval présente deux espèces
de coussins saillants et bombés, on dit que la
croupe est double : elle est alors
toujours large et puissante, mais elle s'accompagne généralement
d'un bercement qui résulte de son excès de largeur et elle
s'oppose à la vitesse des allures.
C'est la conformation des races de gros trait, de la race boulonnaise
en particulier. |
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Musculature
:
Les conditions de longueur, de direction, de largeur ne
sont pas suffisantes quand le muscle n'est pas dense, ferme et bien dessiné.
Sans cette qualité, la croupe manque de puissance. La musculature
de la croupe est très variable suivant les races. |
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Défauts
et tares :
Les tares de la croupe sont rares, la base osseuse étant
fortement soudée et protégée par une épaisseur
charnue considérable.
Les fractures du bassin sont toujours très graves, certaines restent
pratiquement incurables.
L'articulation coxo-fémorale peut être le
siège d'une entorse particulière qu'on désigne sous
le nom d'allonge
ou d'écart de la hanche.
Cette tare se produit quelquefois à la suite de chutes par glissades,
mais elle n'est pas fréquente.
Les plaies les plus graves se produisent
généralement à propos d'un décubitus prolongé,
à la suite d'opérations, de chutes, de heurts en franchissant
des portes trop étroites. Les complications dans ce cas, sont des
tumeurs sanguines, des kystes ou des abcès, mais il n'y a de gravité
que dans le cas de fracture partielle de l'ilium, parce que, même
après guérison, le cheval reste toujours plus ou moins déformé.
On dit qu'il est déhanché, épointé,
qu'il a reçu un coup de balai, que
la hanche a coulé, etc ...
Enfin les attitudes prises par le cheval
au repos ont une répercussion intéressante sur les muscles
de la croupe. On peut dire qu'il y a là la manifestation d'une
tare. Presque tous les chevaux qui souffre d'un éparvin et qui
évitent l'appui du membre taré à l'écurie
ont une dépression musculaire correspondante qu'on désigne
sous le nom d'affaissement iliaque. |
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